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Cette revue architecturale des églises de Cuzco nous conduit naturellement à parler du clergé, chanoines, curés et vicaires qui desservent ces mêmes églises et chantent sous leurs voûtes les louanges de Dieu dans un latin auquel l’usage de l’idiome quechua donne un accent traînard et une prononciation gutturale qui choquent l’oreille des partisans de l’euphonie.

Prêtres et séminariste indigènes.

Ces respectables prêtres, gens du monde par leurs manières et gais vivants par leurs propos, joignent habituellement à l’instruction générale qu’ils peuvent posséder, une science spéciale qui leur fut toujours sympathique et dont ils ont puisé les premières notions dans des recueils et dans des livres qui leur sont tombés sous la main. Chacun d’eux a choisi selon les circonstances ou la pente de son esprit, qui la géographie, qui la physique, qui la chimie ou les mathématiques transcendantes. Cette science qu’ils professent publiquement, afin que le fruit de leurs veilles et de leurs études soit profitable à la jeunesse, est contenue en substance dans un manuel par demandes et réponses, qu’ils ont laborieusement rédigé et que leurs élèves, dont l’âge varie entre seize ans et vingt-quatre, sont tenus d’apprendre par cœur après l’avoir écrit sous leur dictée. Ceux de ces prêtres qu’aucune science spéciale ne recommande à l’attention, se contentent de professer, par amour du professorat, la théologie scolastique, la théologie canonique on la théologie mystique, trois sciences comprises dans le programme d’études d’une éducation libérale à Cuzco. Le costume de ces chanoines et de ces curés indigènes est à peu près celui du clergé espagnol, moins la qualité de la dentelle des manchettes, plus les doubles boutons en or qui les attachent aux poignets et le vaste parapluie en taffetas rouge, complément obligé d’une toilette ecclésiastique au pays des Incas.