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Un chef kirghis dans l’intérieur de sa yourte. — Dessin de Sorieul d’après Atkinson.


VOYAGE SUR LES FRONTIÈRES RUSSO-CHINOISES ET DANS LES STEPPES DE L’ASIE CENTRALE,

PAR THOMAS-WITLAM ATKINSON[1].
1848-1854. — TRADUCTION INÉDITE.




La Tartarie chinoise. Le berceau des invasions. — Volcans. — Tribus de Kirghis. — Sultans et bandits.

Le pays prenait une physionomie de plus en plus stérile à mesure que nous avancions vers le sud. On ne rencontrait de verdure que dans d’étroites vallées, encore n’était-ce qu’un gazon court et d’aspeet chétif ; quelques minces ruisseaux se trouvèrent sur notre passage, ce qui était toujours pour nous une bonne fortune, car il nous était absolument nécessaire de trouver de l’herbe et de l’eau pour camper la nuit. De longues heures passèrent ainsi, dans la traversée monotone des mêmes vallées et des mêmes collines. Quelquefois un accident de terrain nous permettait d’étendre nos regards sur le désert de Sarkha, sur son tapis de sable jaune, ses monticules pourpres, ses dunes sablonneuses éparses au milieu des steppes. Nous arrivâmes enfin en un lieu d’où nous pouvions suivre le cours de la rivière Djabakan, dessinant dans la plaine une double bande de végétation que son éloignement nous faisait paraître noire.

À l’est de ce point s’étend le Gobi avec ses ondulations innombrables se perdant dans le lointain au sein d’une douce vapeur bleue. Au sud, on découvre les pics neigeux du Sian-Shan avec le Bogda-Oola qui les domine tous. La vue de ces cimes blanches m’inspira le désir de descendre dans la plaine, afin d’esquisser du fond de la steppe leurs masses gigantesques. Je m’efforçai en vain de distinguer le Ho-Tchéou ou volcan de

  1. Suite. — Voy. page 337.