Page:Le Tour du monde - 10.djvu/13

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de l’étendue de la forêt de palmiers qui entoure Elche : à notre gauche, par-dessus les cimes des palmiers, s’étendait la plaine qui sépare Elche d’Alicante, avec la mer pour horizon dans le lointain ; à droite la verte huerta d’Orihuela, au-dessus de laquelle s’élèvent les premières montagnes du royaume de Murcie. Excepté la vue splendide dont on jouit du haut de la tour, la cathédrale d’Elche n’offre rien de particulièrement remarquable ; la nef, bien qu’assez vaste, est insuffisante pour contenir la foule qui s’y porte tous les ans, le 15 août, jour de l’Assomption : c’est la grande fête du pays, et on la célèbre avec une pompe extraordinaire : ce qui émerveille surtout les habitants des campagnes voisines, c’est qu’on y représente au naturel, avec des personnages vivants, la mort et la translation au ciel de la sainte Vierge, cérémonie qui a lieu au moyen d’une forte corde mue par un treuil, et qui enlève au ciel cinq personnages à la fois. Comme il faut aux Espagnols, à ceux du midi en particulier, des représentations exactes et palpables, le ciel est figuré par une vaste toile peinte en bleu, tendue circulairement autour de sa coupole. Nous remarquâmes en sortant de la cathédrale un des portails qu’on appelle puerta Fauquet : comment se fait-il qu’un de nos compatriotes ait donné son nom à une partie d’une église si éloignée de notre pays ? Nous avons cherché à le savoir, mais personne n’a pu nous l’apprendre.

Croquis fait à Alicante.

Nous voulûmes, avant la chaleur du jour, faire une promenade à travers les palmares, et il nous fut facile