Page:Le Tour du monde - 10.djvu/179

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façon que leurs mains ramenées au niveau des épaules, aient la paume tournée vers le sol. Cette cérémonie funèbre à laquelle les hommes assistent, mais en dehors de la hutte, dure près d’une demi-journée. Lorsque ces femmes sont lasses de leur promenade circulaire ou enrouées par leurs nénies, l’usage leur permet de s’arrêter pour reprendre haleine et vider une coupe. Les hommes de leur côté en boivent deux et même quatre, comme pourraient le faire en pareille occurrence, des cholos péruviens de la côte et de la sierra.

Balisiers de l’Ucayali.

Au coucher du soleil, le cadavre est placé dans une grande jarre dont on lute l’orifice avec du bois et de la glaise, et qu’on descend en terre à l’endroit même où la ronde des femmes a tournoyé. Le sol de certaines huttes conibos est criblé de ces excavations ; de profondes gerçures dessinent le contour des puits mortuaires dans lesquels il nous est arrivé quelquefois d’enfoncer un bâton, comme pour jauger ce néant.

Les funérailles d’un enfant diffèrent de celles d’un homme, en ce qu’on efface complètement le souvenir de ce dernier en brisant ses poteries, en éparpillant les cendres de son foyer, en coupant les arbres qu’il a plantés,