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temple d’Hatchiman. Celui de Kamakoura se distingue de tous les autres par les glorieux trophées qu’il renferme.

Deux vastes bâtiments servent à l’étalage de ces richesses nationales. C’est là, dit-on, que sont accumulées les dépouilles de la Corée et des invasions mongoles, ainsi que les objets enlevés des colonies portugaises et des communautés chrétiennes du Japon, lorsque les Portugais furent expulsés et les chrétiens japonais exterminés, par ordre des siogouns.

Aucun Européen n’a pu encore entrevoir les trophées de Kamakoura.

Tandis que les États de l’Europe aiment à faire parade, aux yeux du monde entier, de tout le bronze qu’ils ont pu s’enlever réciproquement dans leurs guerres de frontières et de dynasties, le Japon cache aux étrangers les monuments de sa gloire militaire. Il les tient en réserve, comme un trésor de famille, dans de vénérables sanctuaires dont nul profane ne saurait obtenir l’accès.

Campement sur les hauteurs — Dessin de Émile Bayard d’après une gravure japonaise.

En approchant du temple d’Hatchiman, il ne nous fut pas difficile de remarquer que notre arrivée avait été signalée, et que des bonzes accouraient en toute hâte dans les parvis pour fermer les contrevents des bâtiments du trésor.


Les temples de Kamakoura.

Le temple d’Hatchiman s’annonce par de longues allées de ces grands cèdres qui forment la plus noble décoration des lieux de culte du Japon.

À mesure que l’on s’avance dans l’avenue qui est du côté de Kanasawa, 1’on voit se multiplier au bord de la route et à gauche, sur des collines sacrées, les chapelles,