Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’entrain, parmi lesquels la tradition des charges de rapins se continuait avec toutes ses joyeuses fantaisies.

Leroux était beaucoup plus âgé que ceux qui composaient la bande habituée de son atelier. Bien qu’aussi jeune de caractère que nous-mêmes, sa barbe grise lui donnait l’autorité d’un patriarche.

Il avait connu les grands peintres de l’époque romantique. Sa conversation, pleine de leur souvenir, s’émaillait d’anecdotes charmantes sur une génération déjà presque disparue.

Chaque jour, nous dînions ensemble avant d’aller au Cercle Pigalle où s’achevaient nos soirées.

Depuis les incidents que je viens de raconter, je ne l’avais plus revu.

— D’où viens-tu ? me dit-il, en m’ouvrant la porte de son atelier.

— De m’engager.

— Je m’en doutais… Mais, pourquoi ne