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la rapidité avec laquelle je me tirais d’affaire était due surtout à l’obscurité dans laquelle j’étais plongé.

De temps à autre, une visite m’arrivait. C’étaient Georges ou Leroux qui venaient me donner des nouvelles. Tout un grand jour, le bombardement cessa : l’armée de l’Est arrivait :

— Bourbaki est à nos portes ; il va faire une belle entrée ; les Prussiens ont déjà retourné leurs pièces ; vous vous lèverez pour voir cela, me disait madame Anselme. Déjà, on prépare tout pour l’entrée triomphale de l’armée de secours. À défaut de fleurs, on va sortir les tapisseries, les belles étoffes !

Hélas ! le bombardement recommençait le lendemain, plus violent que jamais, anéantissant les chères espérances si vite conçues et si vite évanouies.

J’appris aussi, dans ma cave de malade, la désastreuse prise de Danjoutin. Le com-