Abrégé des principes de la grammaire françoise, à l'usage des écoles chrétiennes

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PRÉFACE


Après les principes de la Religion, & de la Civilité Chrétienne
, les jeunes gens ne peuvent rien apprendre de plus utile, qu’un abrégé simple de l’art de parler & d’écrire correctement ; parce que sans cela, il n’est pas possible de se rendre propre aux différents emplois où l’écriture est nécessaire.

Un ouvrage de cette espece est d’autant plus utile qu’il est impossible d’apprendre bien, ni sa propre langue, ni l’orthographe, si on ne commence par les premiers principes, à cause d’un très-grand nombre de difficultés qui s’y rencontrent.

Tout le monde devroit savoir que pour parler correctement, & se conformer en écrivant à l’exactitude de l’orthographe, il faut connoître les huit parties du discours ; savoir, les Noms & les Pronoms, conjuguer les Verbes, bien distinguer les différentes Déclinaisons de chaque nom, & la Conjugaison sur laquelle chaque verbe doit se conjuguer, &c. C’est ce que l’on a tâché de faire dans cet Abrégé, avec autant de briéveté & de clarté qu’il a été possible ; il est avantageux de faire apprendre par cœur ces principes à un enfant aussi-tôt qu’il sait lire, & les lui expliquer ; & à mesure qu’il travaillera, les difficultés s’applaniront ; & cet enfant trouvera même dans son travail une espéce d’amusement très-agréable.

On a lieu d’espérer que les peres & meres se porteront avec plaisir à faire acquérir à leurs enfants les avantages que l’on peut retirer de cet ouvrage.

ABRÉGÉ DES PRINCIPES DE LA GRAMMAIRE FRANÇOISE.

D.
QU’est-ce que la Grammaire ?

R. C’est l’art de bien parler & d’écrire correctement.

Explication abrégée de la table des voyelles, consonnes & ponctuations.

Voyelles

a, e, i, o, u,

Il y a cinq voyelles, & si l’on y ajoute l’y grec, il y en a six : ces lettres s’appellent voyelles, parce que chacune d’elles peut former une voix, un son, une syllabe, & même un mot, sans le secours d’une autre lettre.

On distingue de deux sortes de voyelles ; des bréves & des longues, les bréves sont celles qu’on met moins de temps à prononcer. Exemple : Amuser, après, avertir, écrire, idole, pomme, user, &c.

Les voyelles longues se marquent de l’accent circonflexe dans le françois, de l’accent grave dans le latin, & doivent se prononcer plus lentement que les bréves. Exemple : âge, âpre, crâne, mâle, être, dîrent, côtes, flûtes &c. 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Remarques sur la prononciation.


Quand on parle des heures, on dit, il est une heure, deux heures, &c. au nombre cardinal, quoique ces nombres soient exprimés au nombre ordinal. Par la même raison on se sert indifféremment du nombre cardinal ou ordinal, quand on parle des jours du mois. Exemples, nous sommes au quatre ou quatriéme, c’est aujourd’hui le dix ou le dixiéme, & c. du mois, quoique ces nombres soient au nombre ordinal.

On ne dit cependant jamais le un du mois.

L’usage a établi que même dans des discours graves, on employât les noms de nombres absolus, autrement cardinaux, en parlant de nos Rois & de nos Princes. Ainsi on dit, Henri trois, Charles neuf, Henri quatre, Louis neuf, Louis quinze. Mais on dit, Henri second, François deuxieme, Benoît treize, ou Benoît treizieme.

Le mot vingt, quand on ne parle que de vingt, s’écrit à la fin avec un t, de même que cent. Mais quand il y a plusieurs vingts & plusieurs cents, on y ajoûte un s. Exemples, vingt livres, cent livres, quatre-vingts livres, deux cents livres.

Il faut observer, à l’égard de vingt au pluriel, qu’il ne prend l’s que quand il est immédiatement suivi d’un nom substantif. Exemples, quatre-vingts livres, quatre-vingts ans.

Mais qu’il s’écrit sans s, quand il est suivi d’un autre nom de nombre auquel il est joint. Exemple, quatre-vingt-deux livres, le quatre-vingt-troisieme ; mille ne prend jamais d’s, & il faut écrire deux mille, trois mille, & c. On ne se sert de mil avec une seule l, que quand on marque l’année courante depuis une époque : comme quand on dit, l’an mil sept cent soixante-treize, depuis la naissance de Jesus Christ. Le mot cent, s’écrit sans s, parce qu’on ne parle dans cette phrase que d’une année, & parce que c’est au nombre ordinal : car c’est comme si l’on disoit, l’an millieme sept centieme soixante-treizieme depuis la naissance de Jesus-Christ.

L’f, ne se prononce point dans le mot neuf, lorsqu’il signifie nouveau. Exemples, j’aurai un habit neuf à Pâques, prononcez comme s’il y avoit neu.

Mais l’f, dans le mot neuf, se prononce comme ve, lorsque ce mot est un nom de nombre, & qu’elle est suivie d’une voyelle. Exemple, neuf écus ; mais elle ne se prononce pas lorsqu’elle est suivie d’une consonne : Exemple, neuf pistoles.

Les deux mm immédiatement après un i, se prononcent l’une & l’autre. Exemples, immortel, immuable, immunité, immense ; prononcez, im mortel, im-muable, & leurs dérivés & plusieurs autres ; & non pas, ainmortel, ainmuable, ainemense, ni imuable, &c.

Quand il y a deux rr de suite dans un même mot, ordinairement on n’en prononce qu’une, en allongeant un peu la voyelle précédente. Exemples, barre, erreur, territoire, j’enverrai, &c. Mais il faut excepter les mots suivants, & beaucoup d’autres dans lesquels les deux rr se prononcent. Exemples, errant, errata, erroné, irrégulier, irrémissible, irréconciliable, irrité ; comme aussi les futurs des Verbes courir, mourir, acquerrir & leurs composés, je courrois, je mourrois, &c. Prononcez comme s’il y avoit, er-rata, ir-rémissible, &c. & non pas, érata, irémissible, &c.

Le b est muet dans plomb, qui se prononce comme plon.

Il se prononce à la fin des noms propres. Exemples, Achab, Caleb, Jacob.

Le c se prononce comme un g, dans Claude, Claudine, Cicogne, comme s’il y avoit Cigogne ; Eclogue comme s’il y avoit Eglogue.

Quand il se rencontre deux cc de suite, avant a, o, u, ou, il n’en faut prononcer qu’un. Exemples, accabler, occasion, accompli, occuper, excepté Bacchus, qui se prononce Bakkus

Mais si les deux cc sont suivis d’un e ou d’un t, le premier se prononce comme un k. Exemples, succès, accent, occident, succint.

Le c se prononce fortement comme un k, à la fin de la plupart de tous les monosyllabes. Exemples, arc, bac, parc, sac, fisc, musc, Marc, nom d’homme.

Mais le c ne se prononce point dans cric, ni dans marc, quand il signifie poids de huit onces, ou le reste des fruits ou des herbes, dont on a tiré le jus, & on prononce ce dernier mot comme s’il y avoit mar.

Il y a aussi plusieurs noms de plusieurs syllabes où le c se prononce fortement, comme bissac, havresac, Jarnac, Tric-trac, Trafic, Echec, Estoc ; on ne fait pas sentir le dernier c dans Echecs au pluriel.

Mais le c ne se fait pas sentir dans clerc, broc, almanach, estomach, tabac, acroc, & sur-tout dans les noms ou le c est précédé d’une n, comme blanc, franc, jonc ; ce c final ne se prononce point, si ce n’est avant une voyelle en récitant des vers, & dans une prononciation vive & soutenue.

On prononce le c dans donc lorsqu’on tire une conséquence. Exemple, Dieu est infiniment bon, Donc il faut l’aimer par-dessus toutes choses.

Le c & le t, se prononcent dans exact, pact, correct, mais on ne prononce pas le t dans respect, aspect, circonspect & suspect.

Le c se prononce comme une double ss, ou durement lorsqu’il y a une cédille dessous le ç. Exemple, François.

Quand ces syllabes, cha, che, chi, cho, chu, se trouvent dans les mots François, elles se prononcent ordinairement. Exemple, charité, Ezéchiel, chose, chute.

Mais ch, se prononce comme un k, dans Achab, Archange, Cham, chirographaire, chiromance, Chosroës, Chersonese, échos, archiépiscopal.

Chi, dans Melchisedec, se prononce comme dans Ezéchiel.

Dans les noms adjectifs, le d final, se prononce comme un c, lorsqu’il se trouve avant un substantif auquel il se rapporte, lorsque le substantif commence par une voyelle ou par une h non aspirée. Exemples, grand orateur, grand homme, second héritage, profond abyme ; prononcez comme s’il y avoit grant orateur, grant homme, ainsi des autres.

Mais si le mot qui suit ces adjectifs n’est pas leur substantif, on ne fait point du tout sonner le d ; c’est pourquoi l’on dit grand & gros, comme s’il y avoit gran & gros.

Rédemption & ses dérivés, se prononcent comme s’il y avoit rédamption.

Dans le mot gagnage, on a un exemple de chacune des trois prononciations du g François. Dans la premiere syllabe le g est dur. Dans la seconde il est doux. Dans la troisieme, il se prononce comme je.

Le g à la fin des noms substantifs ne se prononce pas, même avant une voyelle. Exemples, étang, rang, fauxbourg ; excepté joug devant une voyelle, où il prend le son du k ; mon joug est doux, suer sang & eau.

Le g se prononce dans bourg, mais il ne se prononce pas dans ses composés. Exemples, Luxembourg, Strasbourg, &c. qui se prononcent comme Luxembour, Strasbour, &c.

La premiere syllabe d’heureux se prononce comme heure, & non pas hureux.

La lettre m a le son d’une n avant une autre m, un b, un p & un c. Exemples, emmener, combat, embaumer, imbu, exemple, impie, tromper, champ, comptable, comtesse ; on prononce conbat, enbaumer, &c.

On prononce les deux mm dans Emmanuël, comminatoire, commutation, commuer, &c.

On ne fait point du tout sentir l’m qui se trouve à la fin d’une syllabe, lorsque la suivante commence par une n. Exemple, automne, colomne, condamner, &c. On prononce autone : solemnel & ses dérivés, se prononcent comme s’il y avoit solanel.

La lettre n se prononce toujours devant une voyelle ou une h non aspirée, lorsque cette n finale est à la fin d’un pronom ou d’un nom adjectif, immédiatement suivie de son substantif. Exemples, mon ame, bon esprit.

Mais l’n finale n’a que le son nazal dans les autres mots, soit substantifs, soit adverbes ou d’autres, de quelque maniere que commencent les mots suivants ; elle se prononce & ne doit point sonner sur la voyelle suivante. Exemples, charbon ardent, un bien avantageux, plan utile, dessein honnête, &c.

Dans le mot suivant, avant une voyelle, on fait sentir deux nn, un avantage, &c.

Dans les mots où il y a deux nn de suite, on n’en prononce qu’une. Exemples, année, anneau, innocent, &c. excepté annuel, connexité, conniver, innover &c. où les deux nn se prononcent.

Le p se prononce dans les mots suivants, Ape, Ville, rapt, baptismal, baptistaire, lieu où l’on baptise ; nuptial, Assomption, exemption, extrait baptistaire, &c.

On prononce la lettre s, à la fin de tous les mots qui viennent des langues étrangeres. Exemples, Agnès, Cléophas, Crésus, gratis, Mars, Mathias, panaris, relaps, Sinus, Tunis, Vénus, &c. excepté Thomas, & Judas, si ce n’est devant une voyelle.

L’s finale ne sonne jamais lorsqu’elle est après une consonne dont le son est fort ; comme, c, f, l, r, q. Exemple, les Ducs & Pairs, des sacs ouverts, des chefs attentifs à la gloire, des périls inévitables, des trésors immenses, des coqs Page:Abrégé des principes de la grammaire françoise, à l'usage des Écoles Chrétiennes, 1774.pdf/78 Page:Abrégé des principes de la grammaire françoise, à l'usage des Écoles Chrétiennes, 1774.pdf/79

Quand on posséde bien la variété des syllabes & des sons de tous les temps & des personnes des Verbes, on fait plus de la moitié de l’Ortographe.

Aprenez par cœur tous les temps des Verbes, épellez-en les mots par cœur.

Vous ne sauriez mieux faire que de prendre les différents temps des Verbes pour exemple d’écriture. On l’a approuvé.

Faute d’observer ce que dessus, les artisans, les filles, les femmes, les personnes qui lisent peu, ceux qui lisent sans réflexion, ne savent point l’Ortographe, & cela fait bien les trois quarts du monde. Si l’on exerçoit bien les enfants dans les conjugaisons des Verbes, on ne les entendroit pas si mal parler ; car si l’on y fait attention, ceux qui pechent en parlant, ne le font que dans les temps & dans les personnes des Verbes, & ce langage corrompu est un obstacle insurmontable à l’ortographe : ce seroit donc un grand bien d’apprendre aux enfants les conjugaisons des Verbes dès la plus tendre jeunesse, puisque c’est le plus court & le plus sûr moyen d’apprendre l’Ortographe, & que ce n’est que par là qu’on peut être assuré qu’on la fait & qu’on parle bien.

Presque tous les pluriels des Noms, substantifs ou adjectifs, masculins ou féminins ou participes déclinables, se forment du singulier en y ajoutant s à la fin ; Ange, c’est le singulier, ajoutez s, Anges, c’est le pluriel, homme, hommes, femme, femmes, aimé, aimés, loué, loués, admiré, admirés.

Presque tous les adjectifs féminins, se forment du masculin, en ajoutant e ; blond c’est le masculin, ajoutez e, blonde est le féminin, uni, unie, grand, grande, connu, connue, aimé, aimée. Il y a des exceptions que l’usage apprendra.

Apprenez & exercez-vous à décliner toutes sortes de Noms, & à conjuguer toutes sortes de Verbes ; cette étude vous deviendra un jeu & un amusement très agréable. C’est un divertissement des plus utiles & des plus nécessaires à toutes sortes de personnes.


fin.