Les dames pouvant aujourd’hui se promener sur les chemins de fer, sans avoir à redouter les effets des coups de tampon.
PARIS
ARNAULD DE VRESSE, ÉDITEUR
55, RUE DE RIVOLI, 55
— Un mobile ! mais je vous vaux bien !
— Toi ? un crapaud de collégien !
— J’ai pas d’épaulettes ni vous non plus.
— Un instant ! J’ai commandé portez armes, mais pas jusque chez vous ! Faut les laisser ici.
— Mon capitaine, j’ai trop chaud dans mon pantalon d’ordonnance.
— Mobile, madame, cela vous va-t-il ?
— Mabille, monsieur, a ma préférence.
Les soldats de la mobile croyant pouvoir reprendre leurs occupations journalières après la manœuvre.
Le repos du dimanche.
— Moi qui étais toujours si content quand je voyais arriver le dimanche !
— At-ten-tion ! mo-sieu le présiden-en-en-ent
— Que signifient ces intonations, monsieur l’avocat ?
— Excusez, je suis capitaine de la mobile, j’ai contracté l’intonation du commandement.
— Mon mari est dans la mobile.
— Très bien, madame, j’irai vous voir dimanche.
— C’est ennuyeux ! Je sors de là dedans, où l’on m’apprend à commander, pour rentrer chez moi, où ma femme m’apprend à obéir !
La course étant longue pour arriver au terrain de manœuvres, les mobiles obtiennent l’autorisation de faire l’exercice assis.
— Eh, bonjour cher vicomte. Vous ne me remettez pas ? Nous sommes de la même compagnie dans la mobile.
— Avant de commencer votre instruction, avez-vous déjà commandé ?
— J’ai commandé mon uniforme.
— Patience ! je ne sais pas encore vous commander.
— Qu’est-ce que ça fait, mon lieutenant ; commandez-moi un bock en attendant.
— Ne l’écoute donc pas ! Tu ne le fixeras jamais, c’est un mobile.
Ne pouvant comprendre qu’on ne soit pas ravi d’être prorogé.
— Qu’est-ce que tu as à causer avec ce paysan ?
— Nous faisons des émeutes à mon collège, je voudrais savoir si le pays est avec nous !
— Travaille donc un peu, tu ne sais que courir. À quoi seras-tu bon quand tu seras grand ?
— Parbleu ! je me ferai caissier.
RECOMMANDÉ AUX COLLÉGIENS PARESSEUX.
— Mais, maman, le chassepot fait partie de nos études.
— Eh bien, je t’en prie, ne travaille pas pendant les vacances !
— Mais petit malheureux, vous n’êtes encore qu’un enfant !
— Un enfant ! Sentez donc voir comme je sens le tabac !
— Voyons, conservons-nous ce ministre ?
— Mais, oui : jusqu’ici ses haricots sont passables.
EN VACANCES.
— Une barricade dans mon salon ? avec mon mobilier ?
— Maman, au collège j’ai pris l’habitude de faire des émeutes.
— M’sieu, retirez-moi mes cinq cents vers ou je fais appel au peuple !
Le bonnet phrygien prenant la forme d’un haricot pour la révolte dans les lycées.
— Tu désires me consulter !
— Oui, maman. Ma classe vient de se mettre en révolution ; on m’offre la dictature !
— Vous mangez quand je vous interroge ?
— Monsieur, au collége, on nous interroge au réfectoire ; je ne sais plus répondre si je n’ai pas la bouche pleine.
— C’est humiliant ! Nous nous sommes mis en révolte et notre uniforme ne produit aucun effet dans les faubourgs.
TROIS HEURES DU MATIN.
— Allons, réveillez-vous ! Que savez-vous sur les rois de la troisième race ?
— Monsieur, ils étaient tous couchés à c’te heure-ci.
— Que savez-vous sur le siège de Soissons ?
— Ils auraient pu se défendre avec nos haricots.
Le jour de la distribution des prix les parents admis à juger du progrès des élèves en chassepot.
— Ah ! on vous arrache une dent ! vous allez tout de suite me dire ce que vous savez sur Louis X, dit le Hutin.
FAUSSE INTERPRÉTATION.
— Voilà l’ennemi, et vous remettez le sabre au fourreau ?
— Capitaine, il y a un règlement qui défend de couper un régiment en marche.
Les cochers à l’heure bénissant la défense de couper un régiment en marche.
C’est surtout au moment où l’on va manquer le chemin de fer, grâce à un régiment en marche qu’on voudrait une réduction dans l’armée.
— C’te pauvre bête ! a n’y manque que la parole.
— C’est encore heureux ! Elle qu’a horreur de la muselière !
Les pauvres poissons ayant cru à l’amnistie en matière de pêche.
— Oh ! je vous en supplie ! ne m’applaudissez pas tant que ça ! la salle n’est pas solide.
Les artistes de l’Opéra ne voulant plus chanter qu’à l’entrée des coulisses, depuis qu’un mauvais plaisant a fait courir le bruit que la salle n’est pas solide.
— Ça m’agace d’être venue voir la Chatte blanche. Toutes ces décorations ! quand je pense que mon mari n’a pas pu en obtenir une au 15 août.
— Tu n’achètes pas cette maison.
— Ma foi, non ! On est obligé de prendre le geôlier avec, il fait partie du lot.
L’heureux acquéreur de l’ancienne prison Clichy pouvant entrer immédiatement en jouissance de sa propriété.
Le commissaire-priseur s’endort comme la Belle au bois dormant dans la cour de la prison de Clichy en attendant qu’un acquéreur vienne le réveiller.
— Quelle fatalité d’avoir acheté cette maison ! Depuis que nous y sommes, on ne veut plus nous faire crédit nulle part.
AUX TUILERIES.
— Vos parents vont à Asnières ? les miens vont à Bade ! Mademoiselle, nous ne pouvons pas jouer ensemble !
— Je voudrais gagner de l’argent avec les courses.
— C’est bien simple ; mets-toi commissionnaire !
— Avec leurs satanés vélocipèdes ils n’usent plus de chaussures !
Les vélocipédistes considérés comme voitures et forcés de montrer leur numéro au besoin.
Les magasins accordant le dimanche à leurs employés à de certaines conditions.
LE NOUVEAU SINGE DU JARDIN D’ACCLIMATATION.
— Mais c’est un homme !
— Chut ! faut pas le lui dire, il voudrait être électeur !
Ayant une peur atroce qu’on ne le mette de la mobile !
— Mais c’est une horreur ! il m’a demandé la main de ma fille !
— (À part.) Ce ne serait rien si mon mari n’avait pas une tête comme celle-là ! Mais notre deuil qui coïncide avec la mort du chimpanzé ! C’est ennuyeux !
STATUE DU MARÉCHAL MONCEY.
Après avoir défendu Paris contre l’étranger, le brave maréchal Moncey regrette de ne pouvoir le défendre aujourd’hui contre les maçons.
HORREUR !
La furia de la danse qui se trouve dans le groupe de M. Carpeaux finissant par se communiquer aux passants.
— Ah ! ma fille, où as-tu vu danser comme cela !
— Mais dans la statue qui est devant l’Opéra.
MODES DU JOUR.
— Elle n’est pas jolie !
— Qué qu’ça fait ! Vous voyez bien aujourd’hui qu’elles ne s’occupent plus de leurs figures.
MODES DU JOUR. Pauvre femme ! elle voudrait pourtant bien s’asseoir.
— Crétin ! Je trouve le merle blanc, et tu le passes à l’eau des fées de Mme Sarah Félix ! le voilà complètement noir.
— Pauvre enfant ! tu n’as plus de mère ! Je viens de me passer à l’eau des fées de Mme Sarah Félix. J’ai maintenant dix ans de moins que toi.
Les chevaux munis de patins pour les courses de Vincennes.