Chroniques de France/08

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Chroniques de France. — VIII. Le pont de Montereau
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Chroniques de France. — VIII. Le pont de Montereau

VIII.

LE PONT DE MONTEREAU.


Le 11 juillet suivant, à sept heures du matin, deux troupes assez considérables, l’une de Bourguignons, sortant de Corbeil, l’autre de Français, venant de Melun, marchèrent l’une vers l’autre comme pour se livrer une bataille. Ce qui aurait pu donner plus de poids encore à cette supposition, c’est que toutes les précautions habituelles en pareille occasion avaient été strictement observées de chaque côté : les hommes et les chevaux étaient couverts de leurs armures de guerre ; les écuyers et les pages portaient les lances, et chaque cavalier avait à la portée de sa main, pendue à l’arçon de sa selle, soit une masse, soit une hache d’armes. Arrivées près du château de Pouilly, sur la chaussée des étangs du Vert, les deux troupes ennemies se trouvèrent en vue ; aussitôt de part et d’autre une halte fut faite ; les visières s’abaissèrent, les écuyers présentèrent les lances, et d’un mouvement unanime les deux troupes se mirent en marche, avec la lenteur de la défiance et de la précaution. Arrivées à deux traits d’arc à peu près l’une de l’autre, elles s’arrêtèrent de nouveau : de chaque côté, onze chevaliers sortirent des rangs, visière baissée, et s’avancèrent, laissant la troupe à laquelle ils appartenaient immobile derrière eux comme une muraille d’airain ; à vingt pas seulement les uns des autres, ils firent une nouvelle halte ; de chaque côté encore, un homme descendit de son cheval, en jeta la bride au bras de son voisin, et s’avança à pied dans cet espace libre, de manière à avoir fait, en même temps que celui qui venait à sa rencontre, la moitié du chemin qui les séparait. À quatre pas l’un de l’autre, ils levèrent la visière de leurs casques, et chacun reconnut dans l’un de ces deux hommes le dauphin Charles, duc de Touraine, et dans l’autre, Jean-Sans-Peur, duc de Bourgogne.

Dès que le duc Jean vit que celui qui s’avançait à sa rencontre était bien le fils de son souverain et seigneur, il s’inclina plusieurs fois et mit un genou en terre. Le jeune Charles le prit aussitôt par la main, l’embrassa sur les deux joues et voulut le faire relever ; mais le duc s’y refusa : « Monseigneur, lui dit-il, je sais bien comment je dois vous parler. »

Enfin, le Dauphin le força de se lever : « Beau cousin, lui dit-il, en lui présentant un parchemin revêtu de sa signature et scellé de son sceau, si au traité que voici, fait entre nous et vous, il est quelque chose qui ne soit pas à votre plaisir, nous voulons que vous le corrigiez, et dorénavant voulons et voudrons ce que vous voulez et voudrez, »

C’est moi qui me conformerai à vos ordres, Monseigneur, répondit le duc, car il est dans mon devoir et dans ma volonté de vous obéir désormais en tout ce que vous désirerez.

Après ces paroles, chacun d’eux étendit la main sur la croix de son épée, à défaut d’Évangile ou de saintes reliques, jurant de maintenir la paix d’une manière durable. Aussitôt tous ceux qui les avaient accompagnés les rejoignirent joyeux, criant Noël, et maudissant d’avance celui qui, désormais, reprendrait les armes pour une aussi fatale querelle.

Alors le Dauphin et le duc échangèrent leurs épées et leurs chevaux en signe de fraternité ; et, lorsque le Dauphin se mit en selle, le duc lui tint l’étrier, quoique celui-ci le suppliât de n’en rien faire ; ensuite ils chevauchèrent quelque temps à côté l’un de l’autre, devisant amicalement, Français et Bourguignons mêlés à leur suite. Puis, après s’être embrassés une seconde fois, ils se séparèrent, le Dauphin pour retourner à Melun, et le duc de Bourgogne à Corbeil. Dauphinois et Bourguignons suivirent chacun leur maître.

Deux hommes restèrent les derniers.

— Tanneguy, dit l’un d’eux d’une voix sourde, j’ai tenu ma promesse ; as-tu tenu la tienne ?

— Était-ce possible, messire de Gyac, répondit Tanneguy, couvert de fer et accompagné comme il l’était ? Mais, soyez tranquille, avant la fin de l’année, nous trouverons plus beau jeu et meilleure occasion.

— Satan le veuille ! dit Gyac.

— Dieu me le pardonne ! dit Tanneguy.

Et tous deux piquèrent leurs chevaux, se tournant le dos, l’un pour rejoindre le duc, et l’autre le Dauphin.

Le soir de ce jour, un grand orage éclata à l’endroit même où avait eu lieu la conférence, et le tonnerre brisa l’arbre de la chaussée, sous lequel la paix avait été jurée. Beaucoup regardèrent cela comme un mauvais présage, et quelques-uns dirent tout haut que cette paix ne serait pas plus durable qu’elle n’était sincère[1].

Cependant quelques jours après le Dauphin et le duc publièrent leurs lettres de ratifications du traité[2].

Les Parisiens en avaient reçu la nouvelle avec une grande joie : ils avaient pensé que le duc ou le Dauphin allait revenir à Paris pour les défendre ; leur attente fut trompée. La reine et le roi avaient quitté Pontoise, laissant dans cette ville, trop voisine des Anglais pour qu’ils y demeurassent avec sécurité, le sire de l’Iladam à la tête d’une nombreuse garnison. Le duc les rejoignit à Saint-Denis où ils s’étaient retirés, et les Parisiens, ne voyant faire aucune assemblée pour marcher contre les Anglais, retombèrent dans le découragement.

Quant au duc, il s’était de nouveau abandonné à cette apathie inconcevable dont quelques exemples se retrouvent dans la vie des hommes les plus braves et les plus actifs, et qui, pour presque tous, a été un signe augural que leur heure suprême allait bientôt sonner.

Le Dauphin lui écrivait lettre sur lettre pour l’engager à bien défendre Paris, tandis que lui ferait une diversion sur les frontières du Maine : le duc, en les recevant, donnait quelques ordres ; puis, comme s’il eût été incapable de continuer la lutte que depuis douze ans il soutenait, il allait, ainsi qu’un enfant lassé, se coucher aux pieds de sa belle maîtresse, perdant le souvenir du monde entier dans un des regards de ses beaux yeux. C’est le propre d’un amour violent de faire prendre en dédain toutes les choses de la vie qui n’ont point rapport à cet amour même : c’est que toutes les autres passions viennent de la tête, et celle-là seule du cœur. Cependant les murmures que la paix avait calmés, reprirent bientôt naissance ; des bruits vagues de trahison recommencèrent à circuler, et un événement qui se passa sur ces entrefaites vint y donner une nouvelle créance.

Henri de Lancastre avait bien jugé de quel désavantage devait être pour lui l’alliance du Dauphin et du duc ; en conséquence il résolut de s’emparer de Pontoise avant que ses deux ennemis n’eussent le temps de combiner leurs mouvemens. À cet effet, trois mille hommes, conduits par Gaston, second fils d’Archambault, comte de Foix, qui s’était rendu Anglais, partirent de Meulan dans la soirée du 31 juillet, et arrivèrent à la nuit noire au pied des murailles de la ville de Pontoise. Ils posèrent en silence des échelles contre le rempart, à quelque distance de l’une des portes, et, sans être aperçus du guet, ils montèrent un à un sur la muraille au nombre de trois cents : alors ceux qui étaient montés mirent l’épée à la main, se dirigèrent vers la porte, égorgèrent le poste qui la gardait, et ouvrirent à leurs camarades, qui se ruèrent dans les rues, en criant : Saint-Georges, et ville gagnée[3]!…

L’Iladam entendit ces cris ; il les reconnut pour les avoir proférés lui-même : il se jeta aussitôt à bas de son lit, s’habilla à la hâte, et n’était encore qu’à moitié vêtu, lorsque les Anglais vinrent frapper à coups redoublés à la porte de la maison qu’il habitait. Il n’eut que le temps de saisir une pesante hache d’armes, d’éteindre la lampe qui pouvait le trahir, et de s’élancer par une fenêtre qui donnait dans une cour. Au même instant les Anglais enfoncèrent la porte de la rue.

L’Iladam courut à ses écuries, sauta sur le premier cheval venu, et sans selle, sans bride, s’élança sous le porche encombré d’Anglais qui montaient dans les chambres, passa au milieu d’eux, au moment où ils s’y attendaient le moins, tenant d’une main la crinière du cheval, et de l’autre faisant tournoyer sa hache. Un Anglais avait voulu se jeter au-devant de lui, et il était tombé la tête fendue ; sans cet homme sanglant et étendu à leurs pieds, les autres auraient cru voir passer une apparition.

L’Iladam s’élança vers la porte de Paris, elle était fermée ; la confusion était telle, que le concierge n’en put retrouver les clefs : il fallait la rompre à coups de hache ; l’Iladam se mit à l’œuvre. Derrière lui les bourgeois fuyans s’amassaient dans la rue étroite, augmentant à chaque instant de nombre, n’ayant d’espoir que dans la promptitude avec laquelle la hache de l’Iladam, qui se levait et retombait sans relâche, leur ouvrirait une issue.

Bientôt des cris de désespoir partirent de l’autre extrémité de cette rue : les fuyards avaient eux-mêmes indiqué le chemin à leurs ennemis. Les Anglais entendirent les coups qui retentissaient sur la porte ; et, pour arriver à l’Iladam, ils chargeaient cette foule désarmée qui n’opposait qu’une masse inerte, mais épaisse, mais profonde ; rempart vivant et serré que sa terreur même rendait plus difficile encore à entamer. Cependant les hommes d’armes fouillaient cette foule à coups de lance, les arbalétriers en abattaient des rangs entiers ; les flèches venaient, autour de l’Iladam, s’enfoncer en tremblant dans la porte ébranlée, gémissante, mais résistant toujours. Les cris se rapprochaient de lui ; un instant il crut que le rempart de bois serait plus long à enfoncer que le rempart de chair : les Anglais n’étaient plus qu’à trois longueurs de lance de lui ; enfin la porte se brisa, vomissant au dehors un flot d’hommes, à la tête duquel le cheval épouvanté emporta l’Iladam comme l’éclair.

Lorsque le duc de Bourgogne apprit cette nouvelle, au lieu d’assembler une armée et de marcher aux Anglais, il fit monter le roi, la reine et madame Catherine dans un carrosse, monta lui-même à cheval, et avec les seigneurs de sa maison il se retira, par Provins, à Troyes en Champagne, laissant en la ville de Paris le comte de Saint-Pol comme lieutenant, l’Iladam comme gouverneur, et Me Eustache Delaistre comme chancelier[4].

Deux heures après le départ du duc de Bourgogne, les fugitifs commencèrent à arriver à Saint-Denis. C’était pitié de voir ces pauvres gens blessés, sanglans, à demi nus, mourant de faim, et exténués d’une marche de sept lieues pendant laquelle ils n’avaient pas osé se reposer un instant. Le récit des atrocités commises par les Anglais était écouté partout avec autant d’avidité que de terreur ; des groupes se formaient dans les rues tout autour de ces malheureux ; puis tout à coup le cri, les Anglais ! les Anglais ! retentissait, et chacun fuyait, rentrant dans sa maison, fermant ses fenêtres, barricadant ses portes et criant merci !

Cependant les Anglais pensaient plus à profiter de leur victoire qu’à la poursuivre. Le séjour de la cour à Pontoise en avait fait une ville de luxe : l’Iladam et une partie des seigneurs qui s’étaient enrichis à la prise de Paris, y avaient entassé leurs trésors ; les Anglais y firent un pillage de plus de deux millions.

En même temps on apprit la prise de Château-Gaillard, l’une des citadelles les plus fortes de la Normandie. Olivier de Mauny en était le capitaine ; et, quoiqu’il n’eût pour toute garnison que cent vingt gentilshommes, il tint seize mois, et ne fut forcé que par une circonstance que l’on n’avait pu prévoir : les cordes pour tirer l’eau des puits s’usèrent et se rompirent ; ils supportèrent sept jours la soif, puis enfin ils se rendirent aux comtes de Huntingdon et de Kime, qui tenaient le siége.

Le Dauphin apprit en même temps à Bourges, où il rassemblait son armée, la reddition honorable de Château-Gaillard et la surprise inattendue de Pontoise. On ne manqua pas de lui représenter cette dernière ville comme ayant été vendue aux Anglais. Ce qui donnait quelque apparence de fondement à ce bruit, c’est que le duc de Bourgogne en avait confié la garde à l’un des seigneurs qui lui étaient le plus dévoués, et que ce seigneur, quoique d’une bravoure reconnue, l’avait laissé prendre sans rien faire ostensiblement pour sa défense. Les ennemis du duc qui entouraient le Dauphin, saisirent cette occasion de faire rentrer dans l’esprit du prince des soupçons qu’ils y avaient déjà nourris si long-temps. Tous demandaient la rupture du traité et une guerre franche et loyale, en place de cette alliance fausse et traîtresse ; Tanneguy seul, malgré sa haine bien connue contre le duc, suppliait le Dauphin de réclamer une seconde entrevue avant d’avoir recours à aucune démonstration hostile.

Le Dauphin prit une résolution qui conciliait à la fois les deux avis : il vint avec une puissance de vingt mille combattans à Montereau, afin d’être prêt à la fois à traiter, si le duc acceptait la nouvelle entrevue, ou à recommencer les hostilités, s’il la refusait. Tanneguy, qui, au grand étonnement de tous ceux qui connaissaient son caractère décidé, avait constamment été pour les moyens conciliateurs, fut envoyé à Troyes, où nous avons dit qu’était le duc : il portait à celui-ci des lettres signées du Dauphin, qui fixaient Montereau pour le lieu de la nouvelle entrevue ; et, comme il n’y avait pas de place au château pour Duchâtel et sa suite, le sire de Gyac lui donna l’hospitalité.

Le duc accepta l’entrevue, mais il y mit pour condition que le Dauphin viendrait à Troyes, où étaient le roi et la reine. Tanneguy revint à Montereau.

Le Dauphin et ceux qui l’entouraient étaient d’avis de prendre la réponse du duc pour une déclaration de guerre et de recourir aux armes. Tanneguy seul, infatigable, impassible, offrait au Dauphin de faire de nouvelles démarches, et s’opposait avec entêtement à toute mesure hostile. Ceux qui savaient quelle haine il y avait au fond du cœur de cet homme contre le duc Jean, n’y comprenaient plus rien : ils le croyaient gagné comme tant d’autres l’avaient été, et faisaient part de leurs soupçons au Dauphin ; mais celui-ci les rapportait aussitôt à Tanneguy, en lui disant : — « N’est-ce pas, mon père, que tu ne me trahiras pas ? »

Enfin arriva une lettre du sire de Gyac ; grâce à ses instances, le duc était chaque jour moins éloigné de venir traiter avec le Dauphin ; cette lettre étonna tout le monde, excepté Tanneguy, qui paraissait s’y attendre.

En conséquence, Duchâtel retourna à Troyes au nom du Dauphin ; il proposa au duc le pont de Montereau, comme le lieu le plus favorable à l’entrevue. Il était autorisé à s’engager, au nom du Dauphin, à livrer au duc le château et la rive droite de la Seine, avec liberté pour celui-ci de loger, dans cette forteresse et dans les maisons bâties sur cette rive, tout autant de gens d’armes qu’il le croirait nécessaire. Le Dauphin se réservait la ville et la rive gauche : quant à la langue de terre qui se trouve entre l’Yonne et la Seine, c’était un terrain neutre qui ne devait appartenir à personne ; et comme à cette époque, à l’exception d’un moulin isolé qui s’élevait aux bords de l’Yonne, elle était complètement inhabitée, il était facile de s’assurer qu’aucune surprise n’y serait préparée.

Le duc accepta ces conditions ; il promit de partir pour Bray-sur-Seine le 9 septembre. Le 10 devait avoir lieu l’entrevue, et le sire de Gyac, qui possédait toujours la confiance du duc, fut choisi par lui pour accompagner Tanneguy, et veiller à ce que toutes sûretés fussent prises, aussi bien d’une part que de l’autre.

Maintenant il faut que nos lecteurs jettent un coup-d’œil avec nous sur la position topographique de la ville de Montereau, afin que nous les fassions assister, autant qu’il est en notre pouvoir, à la scène qui va se passer sur ce pont, auquel Napoléon, en 1814, a rattaché un second souvenir historique.

La ville de Montereau est située à vingt lieues à peu près de Paris, au confluent de l’Yonne et de la Seine, où la première de ces deux rivières perd son nom en se jetant dans l’autre. Si l’on remonte, en partant de Paris, le cours du fleuve qui le traverse, on aura, en arrivant en vue de Montereau, à gauche, la montagne élevée de Surville, sur laquelle était bâti le château, et au pied de cette montagne, une espèce de faubourg séparé de la ville par le fleuve : c’est ce côté qu’on avait offert de livrer au duc de Bourgogne.

En face de soi, l’on découvrira, simulant l’angle le plus aigu d’un V, et à peu près dans la position où se trouve à Paris la pointe du Pont-Neuf, où furent brûlés les Templiers, la langue de terre par laquelle le duc devait arriver, venant de Bray-sur-Seine, langue de terre qui va toujours s’élargissant entre le fleuve et la rivière qui la bordent, jusqu’à ce que la Seine jaillisse de terre à Baigneux-les-Juifs, et que l’Yonne prenne sa source non loin de l’endroit où était située l’ancienne Bibracte, et où de nos jours s’élève la ville d’Autun.

À droite, la cité tout entière se déploiera gracieusement couchée au milieu de ses moissons et de ses vignes, dont le tapis bariolé s’étend à perte de vue sur les riches plaines du Gâtinais.

Le pont sur lequel devait avoir lieu l’entrevue joint encore aujourd’hui, en partant de gauche à droite, le faubourg à la ville, et traverse d’abord le fleuve, ensuite la rivière, posant, à l’endroit de leur jonction, un de ses pieds massifs sur la pointe de terre dont nous avons parlé.

Ce fut sur la partie droite du pont, au-dessus de la rivière d’Yonne, qu’on éleva, pour l’entrevue, une espèce de loge en charpente, avec deux portes opposées, qui, de chaque côté, se fermaient au moyen d’une barrière à trois traverses ; deux autres barrières avaient encore été placées, l’une à l’extrémité du pont, du côté de la ville, l’autre un peu en-deçà du chemin par lequel devait arriver le duc. Tous ces préparatifs furent hâtivement faits dans la journée du 9[5].

Notre espèce humaine est à la fois si faible et si orgueilleuse, que chaque fois que s’accomplit ici-bas un de ces événemens qui secouent un empire, renversent une dynastie, bouleversent un royaume, elle croit que le ciel, intéressé à nos pauvres passions et à nos misérables cataclysmes, change pour nous le cours des astres, l’ordre des saisons[6], et nous envoie certains signes à l’aide desquels l’homme pourrait, s’il n’était si aveugle, se soustraire à sa destinée : peut-être aussi les grands événemens une fois révolus, ceux qui y survivent, ceux qui les ont vus s’accomplir sous leurs yeux, se rappelant les moindres circonstances qui les ont précédés, y trouvent-ils avec la catastrophe une coïncidence que le fait de l’événement seul a pu leur donner, tandis que sans cet événement, les circonstances qui le précédaient eussent été perdues dans la foule de ces infiniment petits incidens, qui, séparés, n’ont aucune importance individuelle, et qui, réunis, forment la chaîne de ce tissu mystérieux qu’on appelle la vie humaine.

En tout cas, voici ce que les hommes qui ont vu ces choses singulières ont raconté ; voici ce que d’après eux d’autres ont écrit :

Le 10 septembre, à une heure après midi, le duc monta à cheval dans la cour de la maison où il s’était logé, à Bray-sur-Seine. Il avait à sa droite le sire de Gyac, et à sa gauche le seigneur de Noailles. Son chien favori avait hurlé lamentablement toute la nuit ; et, voyant son maître prêt à partir, il s’élançait hors de la niche où il était attaché, les yeux ardens et le poil hérissé ; enfin, au moment où le duc, après avoir salué une dernière fois la dame de Gyac, qui de sa fenêtre assistait au départ du cortége, se mit en marche, le chien fit un si violent effort, qu’il rompit sa double chaîne de fer ; et, au moment où le cheval allait franchir le seuil de la porte, il se jeta à son poitrail et le mordit si cruellement, que le cheval se cabra et faillit faire perdre les arçons à son cavalier. De Gyac, impatient, voulut l’écarter avec un fouet qu’il portait, mais le chien ne tint aucun compte des coups qu’il recevait, et se jeta de nouveau à la gorge du cheval du duc ; celui-ci, le croyant enragé, prit une petite hache d’armes qu’il portait à l’arçon de sa selle et lui fendit la tête. Le chien jeta un cri, et alla en roulant expirer sur le seuil de la porte, comme pour en défendre encore le passage : le duc, avec un soupir de regret, fit sauter son cheval par-dessus le corps du fidèle animal.

Vingt pas plus loin, un vieux juif, qui était de sa maison et qui se mêlait de l’œuvre de magie, sortit tout à coup de derrière un mur, arrêta le cheval du duc par la bride et lui dit : — Monseigneur, au nom de Dieu, n’allez pas plus loin.

— Que me veux-tu, juif ? dit le duc en s’arrêtant.

— Monseigneur, reprit le juif, j’ai passé la nuit à consulter les astres, et la science dit que, si vous allez à Montereau, vous n’en reviendrez pas ; — et il tenait le cheval au mors pour l’empêcher d’avancer.

— Qu’en dis-tu, de Gyac ? dit le duc en se retournant vers son jeune favori.

— Je dis, répondit celui-ci, la rougeur de l’impatience au front, je dis que ce juif est un fou qu’il faut traiter comme votre chien, si vous ne voulez pas que son contact immonde vous force à quelque pénitence de huit jours.

— Laisse-moi, juif, dit le duc pensif, en lui faisant doucement signe de le laisser passer.

— Arrière, juif ! s’écria de Gyac en heurtant le vieillard du poitrail de son cheval, et en l’envoyant rouler à dix pas ; arrière ! N’entends-tu pas monseigneur qui t’ordonne de lâcher la bride de son cheval ? Le duc passa la main sur son front comme pour en écarter un nuage ; et, jetant un dernier regard sur le juif étendu sans connaissance sur le revers de la route, il continua son chemin.

Trois quarts d’heure après, le duc arriva au château de Montereau. Avant de descendre de cheval, il donna l’ordre à deux cents hommes d’armes et à cent archers de se loger dans le faubourg, et de s’emparer de la tête du pont ; Jacques de la Lime, grand-maître des arbalétriers, reçut le commandement de cette petite troupe.

En ce moment, Tanneguy vint vers le duc, et lui dit que le Dauphin l’attendait sur le pont depuis près d’une heure. Le duc répondit qu’il y allait ; au même instant, un de ses serviteurs tout effaré accourut, et lui parla tout bas. Le duc se tourna vers Duchâtel.

— Par le saint jour de Dieu ! dit-il, chacun s’est donné le mot aujourd’hui pour nous entretenir de trahison ; Duchâtel, êtes-vous bien sûr que notre personne ne court aucun risque, car vous feriez bien mal de nous tromper ?

— Mon très-redouté seigneur, répondit Tanneguy, j’aimerais mieux être mort et damné que de faire trahison à vous ou à nul autre ; n’ayez donc aucune crainte, car monseigneur le Dauphin ne vous veut aucun mal.

— Eh bien ! nous irons donc, dit le duc, nous fiant à Dieu, — il leva les yeux au ciel, — et à vous, continua-t-il, en fixant sur Tanneguy un de ces regards perçans qui n’appartenaient qu’à lui. Tanneguy le soutint sans baisser la vue.

Alors celui-ci présenta au duc le parchemin sur lequel étaient inscrits les noms des dix hommes d’armes qui devaient accompagner le Dauphin : ils étaient inscrits dans l’ordre suivant.

Le vicomte de Narbonne, Pierre de Beauveau, Robert de Loire, Tanneguy Duchâtel, Barbazan, Guillaume Le Bouteillier, Guy d’Avaugour, Olivier Layet, Varennes et Frottier.

Tanneguy reçut en échange la liste du duc. Ceux qu’il avait appelés à l’honneur de le suivre, étaient :

Monseigneur Charles de Bourbon, le seigneur de Noailles, Jean de Fribourg, le seigneur de Saint-Georges, le seigneur de Montaigu, messire Antoine du Vergy, le seigneur d’Ancre, messire Guy de Pontarlier, messire Charles de Lens et messire Pierre de Gyac. De plus, chacun devait amener avec lui son secrétaire[7].

Tanneguy emporta cette liste. Derrière lui, le duc se mit en route pour descendre du château au pont ; il était à pied, avait la tête couverte d’un chaperon de velours noir, portait pour armes défensives un simple haubergeon de mailles, et pour arme offensive, une faible épée à riche ciselure et à poignée dorée[8].

En arrivant à la tête du pont, Jacques de la Lime lui dit qu’il avait vu beaucoup de gens armés entrer dans une maison de la ville, qui touchait à l’autre extrémité du pont, et qu’en l’apercevant, lorsqu’il avait pris poste avec sa troupe, ces gens s’étaient hâtés de fermer les fenêtres de cette maison.

— Allez voir si cela est vrai, de Gyac, dit le duc ; je vous attendrai ici[9].

De Gyac prit le chemin du pont, traversa les barrières, passa au milieu de la loge en charpente, arriva à la maison désignée, et en ouvrit la porte. Tanneguy y donnait des instructions à une vingtaine de soldats armés de toutes pièces.

— Eh bien ? dit Tanneguy en l’apercevant.

— Êtes-vous prêts ? répondit de Gyac.

— Oui, maintenant il peut venir.

De Gyac retourna vers le duc.

— Le grand-maître a mal vu. Monseigneur, dit-il ; il n’y a personne dans cette maison.

Le duc se mit en marche. Il dépassa la première barrière, qui se referma aussitôt derrière lui. Cela lui donna quelques soupçons ; mais comme il vit devant lui Tanneguy et le sire de Beauveau, qui étaient venus à sa rencontre, il ne voulut pas reculer. Il prêta son serment d’une voix ferme ; et montrant au sire de Beauveau sa légère cotte de mailles et sa faible épée : Vous voyez, monsieur, comme je viens ; — d’ailleurs, continua-t-il en se tournant vers Duchâtel et en lui frappant sur l’épaule : Voici en qui je me fie[10].

Le jeune Dauphin était déjà dans la loge en charpente au milieu du pont : il portait une robe longue de velours bleu clair garnie de martre, un bonnet de la forme à peu près de nos casquettes de chasse modernes, dont le fond était entouré d’une petite couronne de fleurs de lis d’or ; la visière et les rebords étaient de fourrure pareille à celle de la robe.

En apercevant le prince, les doutes du duc de Bourgogne s’évanouirent ; il marcha droit à lui, entra sous la tente, remarqua que, contre tous les usages, il n’y avait point de barrière au milieu pour séparer les deux partis : mais, sans doute, il crut que c’était un oubli, car il n’en fit pas même l’observation. Quand les dix seigneurs qui l’accompagnaient furent entrés à sa suite, on ferma les deux barrières.

À peine s’il y avait dans cette étroite tente un espace suffisant pour que les vingt-quatre personnes qui y étaient enfermées pussent y tenir, même debout ; Bourguignons et Français étaient mêlés au point de se toucher. Le duc ôta son chaperon, et mit le genou gauche en terre devant le Dauphin.

— Je suis venu à vos ordres, monseigneur, dit-il, quoique quelques-uns m’aient assuré que cette entrevue n’avait été demandée par vous qu’à l’effet de me faire des reproches ; j’espère que cela n’est pas, monseigneur, ne les ayant pas mérités.

Le Dauphin croisa ses deux bras, sans l’embrasser ni le relever, comme il avait fait à la première entrevue.

— Vous vous êtes trompé, monsieur le duc, dit-il d’une voix sévère ; oui, nous avons de graves reproches à vous faire, car vous avez mal tenu la promesse que vous nous aviez engagée. Vous m’avez laissé prendre ma ville de Pontoise, qui est la clef de Paris ; et, au lieu de vous jeter dans la capitale pour la défendre ou y mourir, comme vous le deviez en sujet loyal, vous avez fui à Troyes.

— Fui, monseigneur ! dit le duc en tressaillant de tout son corps à cette expression outrageante.

— Oui, fui, répéta le Dauphin, appuyant sur le mot. — Vous avez…

Le duc se releva, ne croyant pas sans doute devoir en entendre davantage ; et, comme dans l’humble posture qu’il avait prise, une des ciselures de la poignée de son épée s’était accrochée à une maille de son haubergeon, il voulut lui faire reprendre sa position verticale : le Dauphin recula d’un pas, ne sachant pas quelle était l’intention du duc en touchant son épée.

— Ah ! vous portez la main à votre épée en présence de votre maître ! s’écria Robert de Loire en se jetant entre le duc et le Dauphin.

Le duc voulut parler. Tanneguy se baissa, ramassa une courte hache cachée derrière la tapisserie ; puis se redressant de toute sa hauteur : Il est temps, dit-il, en levant sa hache sur la tête du duc.

Le duc vit le coup qui le menaçait ; il voulut le parer de la main gauche, tandis qu’il portait la droite à la garde de son épée, mais il n’eut pas même le temps de la tirer : la hache de Tanneguy tomba, abattant la main gauche du duc, et du même coup lui fendant la tête depuis la pommette de la joue jusqu’au bas du menton.

Le duc resta encore un instant debout, comme un chêne qui ne peut tomber ; alors Robert de Loire lui plongea son poignard dans la gorge, et l’y laissa.

Le duc jeta un cri, étendit les bras, et alla tomber aux pieds de Gyac.

Il y eut alors une grande clameur et une affreuse mêlée, car dans cette tente où deux hommes auraient eu à peine de la place pour se battre, vingt hommes se ruèrent les uns sur les autres. Un moment, on ne put distinguer au-dessus de toutes ces têtes que des mains, des haches et des épées. Les Français criaient : Tue ! tue ! à mort ! Les Bourguignons criaient : Trahison ! trahison ! alarme ! Les étincelles jaillissaient des armes qui se rencontraient, le sang s’élançait des blessures. Le Dauphin, épouvanté, s’était jeté le haut du corps en dehors de la barrière. À ses cris, le président Louvet arriva, le prit par-dessous les épaules, le tira dehors, et l’entraîna presque évanoui vers la ville ; sa robe de velours bleu était toute ruisselante du sang du duc de Bourgogne, qui avait rejailli jusque sur lui.

Cependant le sire de Montaigu, qui était au duc, était parvenu à escalader la barrière, et criait : Alarme ! De Noailles allait la franchir aussi, lorsque Narbonne lui fendit le derrière de la tête ; il tomba hors de la tente, et expira presque aussitôt. Le seigneur de Saint-Georges était profondément blessé au côté droit d’un coup de pointe de hache ; le seigneur d’Ancre avait la main fendue.

Cependant le combat et les cris continuaient dans la tente ; on marchait sur le duc mourant, que nul ne songeait à secourir. Jusqu’alors, les Dauphinois, mieux armés, avaient le dessus ; mais aux cris du seigneur de Montaigu, Antoine de Thoulongeon, Simon Othelimer, Sambutier et Jean d’Ermay accoururent, s’approchèrent de la loge, et tandis que trois d’entre eux dardaient leurs épées à ceux du dedans, le quatrième rompait la barrière. De leur côté, les hommes cachés dans la maison sortirent et arrivèrent en aide aux Dauphinois. Les Bourguignons, voyant que toute résistance était inutile, prirent la fuite par la barrière brisée. Les Dauphinois les poursuivirent, et trois personnes seulement restèrent sous la tente vide et ensanglantée.

C’était le duc de Bourgogne, étendu et mourant ; c’était Pierre de Gyac, debout, les bras croisés, et le regardant mourir ; c’était enfin Olivier Layet, qui, touché des souffrances de ce malheureux prince, soulevait son haubergeon pour l’achever par-dessous avec son épée. Mais de Gyac ne voulait pas voir abréger cette agonie, dont chaque convulsion lui appartenait ; et, lorsqu’il reconnut l’intention d’Olivier, d’un violent coup de pied il lui fit voler son épée des mains. Olivier, étonné, leva la tête. — Eh ! sang-dieu ! lui dit en riant de Gyac, laissez donc ce pauvre prince mourir tranquille.

Puis, lorsque le duc eut rendu le dernier soupir, il lui mit la main sur le cœur pour s’assurer qu’il était bien mort ; et, comme le reste l’inquiétait peu, il disparut sans que personne fît attention à lui.

Cependant les Dauphinois, après avoir poursuivi les Bourguignons jusqu’au pied du château, revinrent sur leurs pas. Ils trouvèrent le corps du duc étendu à la place où ils l’avaient laissé, et près de lui le curé de Montereau, qui, les genoux dans le sang, lui disait les prières des morts. Les gens du Dauphin voulurent lui arracher ce cadavre et le jeter à la rivière ; mais le prêtre leva son crucifix sur le duc, et menaça de la colère du ciel quiconque oserait toucher ce pauvre corps, dont l’âme était si violemment sortie. Alors Cœsmerel, bâtard de Tanneguy, lui détacha du pied un de ses éperons d’or, jurant de le porter désormais comme un ordre de chevalerie ; et les valets du Dauphin, suivant cet exemple, arrachèrent les bagues dont ses mains étaient couvertes, ainsi que la magnifique chaîne d’or qui pendait à son cou.

Le prêtre resta là jusqu’à minuit ; puis à cette heure seulement, avec l’aide de deux hommes, il porta le corps dans un moulin, près du pont, le déposa sur une table et continua de prier près de lui jusqu’au lendemain matin. À huit heures, le duc fut mis en terre, en l’église Notre-Dame, devant l’autel Saint-Louis ; il était revêtu de son pourpoint et de ses housseaux, sa barrette était tirée sur son visage ; aucune cérémonie religieuse n’accompagna l’inhumation : cependant pour le repos de son âme il fut dit douze messes pendant les trois jours suivans[11].

Ainsi tomba par trahison le puissant duc de Bourgogne, surnommé Jean-sans-Peur. Douze ans auparavant, il avait aussi par trahison frappé le duc d’Orléans des mêmes coups dont il venait d’être atteint à son tour ; il avait commandé de lui abattre la main gauche, et sa main gauche, à lui, était tombée ; il lui avait fait fendre la tête d’un coup de hache, et sa tête venait d’être ouverte par la même blessure, faite par la même arme. Les gens religieux et croyans virent dans cette coïncidence singulière une application de ces paroles de Christ : « Celui qui frappe de l’épée périra par l’épée. » Depuis que le duc d’Orléans était tombé par ses ordres, la guerre civile avait, comme un vautour affamé, rongé sans relâche le cœur du royaume. Le duc Jean lui-même, comme s’il traînait avec lui la punition de son homicide, n’avait pas eu, depuis qu’il l’avait commis, un seul instant de repos : sa renommée avait subi mille affronts, son bonheur avait souffert mille atteintes ; il était devenu défiant, irrésolu, timide même.

La hache de Tanneguy-Duchâtel porta le premier coup à l’édifice féodal de la monarchie capétienne ; elle abattit avec fracas la plus forte colonne de cette grande vassalité qui en soutenait la voûte : un instant le temple craqua, et l’on put croire qu’il allait s’écrouler ; mais pour le soutenir restaient encore debout les ducs de Bretagne, les comtes d’Armagnac, les ducs de Lorraine et les rois d’Anjou. Le Dauphin, au lieu d’un allié incertain qu’il avait dans le père, gagna dans le fils un ennemi déclaré : la réunion du comte de Charolais aux Anglais poussa la France jusqu’au bord de l’abîme, mais l’usurpation du duc Jean, qui ne pouvait se faire que par la cession perpétuelle aux Anglais de la Normandie et de la Guyenne, l’y eût sans aucun doute précipitée.

Quant à Tanneguy-Duchâtel, c’est un de ces hommes de tête et de cœur, de courage et d’exécution, dont l’histoire coule en bronze les rares statues ; son dévouement à la dynastie le conduisit à l’assassinat : ce fut sa vertu qui fit son crime. Il commit le meurtre au profit d’un autre, et en garda pour lui la responsabilité : son action est de celles que les hommes ne jugent pas, que Dieu pèse, que le résultat absout. Simple chevalier, il lui fut donné de toucher deux fois aux destinées presque accomplies de l’état et de les changer entièrement : la nuit où il enleva le Dauphin de l’hôtel Saint-Paul, il sauva la monarchie ; le jour où il frappa le duc de Bourgogne à Montereau, il fit plus encore, il sauva la France[12].

  1. Journal de Paris.
  2. Enguerrand de Monstrelet, Juvénal, Histoire de Bourgogne.
  3. Enguerrand de Monstrelet.
  4. Enguerrand de Monstrelet.
  5. Philippe de Commines. — Le Religieux de Saint-Denis.
  6. Le 11 septembre, il tomba assez de neige pour couvrir les champs à la hauteur de deux ou trois pouces. Toute la vendange, qui n’était point encore faite, fut perdue.
  7. Enguerrand de Monstrelet. — Sainte-Foix. — Barante.
  8. On montre encore aujourd’hui à Montereau cette épée suspendue dans l’église.
  9. Enguerrand de Monstrelet.
  10. Enguerrand de Monstrelet.
  11. Enguerrand de Monstrelet. — Sainte-Foix. — Commines. — Histoire de Bourgogne.
  12. Nous rappellerons, une fois pour toutes, que nous exposons dans nos résumés de règnes, d’époques ou d’événemens, une opinion purement personnelle, sans aucun désir de prosélytisme, sans aucun espoir qu’elle devienne générale.