Correspondance 1812-1876, 6/1872/DCCCLIII

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Texte établi par Calmann-Lévy,  (Correspondance Tome 6 : 1870-1876p. 209-210).


DCCCLIII

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Paris, 2 mai 1872.


Cher ami,

Impossible à présent mon article sur l’Année terrible ; mais vous l’aurez le mois prochain, au plus tard. Je parlerai en même temps de Bouilhet et d’autre chose.

Il me semble que le Temps a déjà dit sur l’Année terrible d’excellentes choses et que l’auteur n’est pas de ceux qu’on risque d’oublier.

Mon Aurore va mieux. Elle n’aime pas qu’on la peigne, et, ce matin, elle m’a dit : « Je voudrais être comme Charles-Edmond, tu me laisserais tranquille. » Après quoi elle m’a demandé pourquoi les hommes perdaient leurs cheveux plus que les femmes. Je lui ai dit que c’est parce que les femmes étaient beaucoup plus raisonnables, et la maligne a repris : « Ça n’est pas ça, c’est parce qu’elles en mettent des faux tant qu’elles veulent. »

Ma petite malade de Nîmes va mieux aussi. Sa mère va sans doute nous la ramener et j’irai à Paris tout de suite après.

À vous, cher ami.

G. SAND.