Discussion:La Marquise

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  • 1842, Bruxelles, Société belge de librairie : Oeuvres de George Sand. Le compagnon du Tour de France. La Dernière Aldini. Les Maîtres mosaïstes. L'Orco. André. Leone Leoni. La Marquise. Lavinia. Métella. Gallica

Statistiques[modifier]

  • environ 13 347 mots (soit moins d'une heure de lecture à 250 mots/mn)

Vocabulaire, orthographe[modifier]

  • bois de sandal
  • Que n’eussé-je
  • l’épée à gaîne de chagrin
  • poëte
  • au dehors,

Thèmes[modifier]

  • Mariage disproportionné, mariée à 16 ans à un homme de 50 et amour disproportionné d'un comédien et d'une marquise.

Critiques…[modifier]

  • Karenine : Dans la Marquise, ce n’est pas l’héroïne, mais le héros

qui appartient au monde théâtral. Cette charmante et triste nouvelle, écrite dans les tons tendres d’un pastel de Latour, atteste à quel point l’auteur possédait la connaissance approfondie du grand monde brillant de la fin du xviiie siècle. C’est l’histoire d’une certaine marquise, qui, n’ayant jamais…

Comparaison Levy 61 / Hetzel 56[modifier]

  • Je me bornerai à vous raconter de ces faits particuliers qui établissent des rapports de sympathie irrécusable/irrécusables
  • C’était, malgré tout, une admirable peinture, et surtout une admirable femme :/; grande, svelte, brune,
  • pour en devenir fou/fous d’amour et de regret.
  • » … en début de paragraphe ou rien
  • à bâtons rompus, de sa vie,/ : nombreuses différences de ponctuation non reproduit
  • Oh ! combien je regrettai de ne pouvoir l’être ! combien je l’enviai, cette force morale et religieuse qui combat les passions et colore la vie ! la mienne fut si froide et si nulle ! Q/que n’eussé-je point donné pour avoir des passions à réprimer,
  • Je me voyais délaissée, méconnue, haïe /haïe, méconnue ;
  • Je ne pouvais  /pas me marier, étant mère,
  • et réduisit tout son système d’affection au seul témoignage/aux seuls témoignages qu’il fût capable d’apprécier.
  • Et si vous saviez ce qu’il appelait l’amour !…/ 
  • » Il est vrai que, depuis que j’avais érigé auprès de moi un protecteur, / Il est vrai que, depuis que je l’avais érigé auprès de moi en protecteur,
  • je me suis aperçue que certains d’entre eux, que j’avais confondus dans ma haine, méritaient d’autres sentiments ; mais alors j’étais vieille : il/. Il n’était plus temps de m’aviser/m’en aviser.
  • c’est précisément parce que ces traits-là sont enseignés/consignés dans les mémoires,
  • cela était contraire au bon goût/aux arrêts du bon goût.
  • J’essayais de me recueillir, tandis qu’on m’apprêtait/apprêtait ma voiture 
  • Tout l’esprit que me donna cette passion de théâtre n’est pas croyable. Il faut que j’aie eu bien de la dissimulation et bien de la finesse pour la/le cacher pendant cinq ans
  • C’était, en effet, quoi qu’en ait dit Rousseau, bien plus à des oiseaux qu’à des guêpes que nous ressemblions avec ces énormes plis de satin, cette profusion de mousseline/mousselines et de bouffantes qui cachaient un petit corps tout frêle, comme le duvet cache la tourterelle
  • Alors je ressuscitais, je redevenais folle/forte et ardente, pour admirer, pour sentir, pour pleurer.
  • Et pourtant, quoiqu’il choquât toutes les idées reçues, quoiqu’il lui fût impossible de faire/se faire au goût de ce sot public,… comme dans le creux de sa main, et  /il le forçait d’applaudir et de frissonner.
  • Ces cinq années sont les seules que j’aie vécues/vécu sur quatre-vingts.
  • Je me décidai à entrer dans le/pénétrer jusqu’au salon d’été,
  • Je baissai/fermai les yeux, et je lui dis intérieurement adieu avant de les rouvrir.
  • que/Que son âme vraie et généreuse/chaleureuse prêtait de charmes aux défauts mêmes/même de sa figure et aux outrages des veilles et des années !
  • j’avais fait de lui un homme ardent et vivace, comment/comme je l’avais élevé à ses propres yeux, comment/comme je lui avais rendu le courage et les illusions de la jeunesse ;
  • Écoutez la fin, me dit-elle.  /Brûlée, égarée,

Comparaison Revue de Paris[modifier]

Les textes Lévy et Hetzel sont amputés de toute une partie introductive ci-dessous, venant de la pré-édition dans la revue de paris :


Cette marquise-là est morte l’année dernière, âgée de quatre-vingt-deux ans. C’est la seule marquise que j’aie connue, car de marquis et de marquises de la vieille roche, de la bonne espèce, il n’en reste plus guère en France. Leurs descendans n’ont plus d’eux que leurs titres : les moeurs constitutionnelles ont tout nivelé, et chaque classe de la société tend à perdre sa physionomie particulière. Bientôt ces vieux monumens de l’ancienne aristocratie auront disparu ; on pourra les ranger dans les divisions de Cuvier, au nombre des races perdues. Dépêchons-nous de les observer avant qu’ils s’éteignent. Nos enfans ne se rappelleront pas d’avoir vu la figure d’une marquise.

Car en dépit de quelques écrivains parfumés qui prétendent à diriger notre prochaine réaction littéraire, et nous tirer du sang et de la boue pour nous mettre un peu trop dans le musc et dans la moire, en dépit de ces talens qui ont la monomanie des marquises jeunes et belles, des personnages titrés et des salons de la rue de Vaugirard, il est une vérité incontestable, la noblesse n’est plus. Cet historien mordant de notre littérature contemporaine, cet homme d’un bon sens si populaire, d’une fierté d’opinions si aristocratique, Jules Janin, nous le crie tous les jours. Elle est morte en France cette noblesse tant ballottée ! Soyez-lui impartiaux si vous avez le sentiment de la justice ; soyez-lui indulgens ou sévères selon votre conscience, car le temps est venu de la juger sans passion. Les haines doivent s’éteindre sur la cendre des morts ; or sa cendre est déjà froide. Son dernier reflet est allé mourir, au commencement du règne de Napoléon, dans quelques salons du faubourg Saint-Germain. Ses vices séduisans, ses fatuités chevaleresques, ses fanfaronnades ; sa bravoure et ses exactions, n’ont point survécu aux échafauds de 95 et aux dégradations de l’exil. La misère ou l’apostasie, l’émigration et l’empire, ont flétri ces airs d’audacieuse légèreté qui la faisaient si dangereuse et si brillante. Jadis, quand on disait la cour, c’est comme si l’on eût dit les jardins d’Armide, les délices du ciel avec les terreurs de l’enfer. Mais ce mot a perdu sa puissance, et il l’a perdue pour jamais.

La restauration a restauré réellement les moeurs ; elle les a faites constitutionnelles ; elle a porté le dernier coup aux priviléges ; elle a forcé les descendans de ces races si fières et si hautaines à se faire peuple bon gré mal gré. En moins de quinze ans, l’éducation des grands a été refaite. On a vu des ducs fort bien instruits des droits de tous et des pouvoirs de la gendarmerie ; des comtesses très-spirituellement moqueuses de leur généalogie devant les jeunes financiers amoureux d’elles ; et des marquis très-souples dans leurs manières devant les électeurs de leur collége.

La noblesse entra dans sa dernière phase de vie quand elle courba la tête devant Mme de Maintenon, quand elle se rallia autour du vieux despote de Versailles. Elle se prépara dès lors à plier le genou devant le jeune despote de la Malmaison. Qu’on eût exhumé de la poudre du passé un de ces vieux compagnons d’Henri IV, si guerriers, si souverains eux-mêmes, et qu’on les eût amenés à la cour de Louis XIV, avec quelle indignation n’eussent-ils pas vu leurs petits-fils briser leur épée huguenote et fléchir leurs fronts altiers devant le maître dévot et la maîtresse intolérante ? Eh bien ! qu’on eût amené à la cour de Charles X un représentant de la noblesse prodigue et dissolue du dix-septième siècle, de quel mépris n’eût-elle pas frappé ses descendans épouvantés d’un refus d’impôt dans les provinces et d’une adresse électorale ? Il eût prétendu disperser la France ameutée au galop de son cheval et le fouet en main.

C’est donc aujourd’hui une grande erreur que de prétendre réserver exclusivement les bonnes manières, les grands airs, les séductions de l’élégance à la noblesse. Je ne sais pas dans quelle classe a pu se réfugier la poésie, mais à coup sûr ce n’est pas dans cette aristocratie des noms qui ne soutient plus ses prétentions par l’épée, qui ne dit plus comme jadis : Dieu est mon droit ! qui se cache dans ses châteaux ou se rallie autour de tous les trônes. Ce n’est pas non plus dans cette aristocratie d’argent qui a dérogé à ses traditions de sagesse et de labeur, qui a dépouillé ses bourgeoises vertus jusqu’à descendre au rang des grands seigneurs. Où est la poésie ? Dans le passé peut-être.