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Essai sur les mœurs/Chapitre 91

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CHAPITRE XCI.

De la prise de Constantinople par les Turcs.

Si les empereurs grecs avaient été des Scanderbegs, l’empire d’Orient se serait conservé ; mais ce même esprit de cruauté, de faiblesse, de division, de superstition, qui l’avait ébranlé si longtemps, hâta le moment de sa chute.

On comptait trois empires d’Orient, et il n’y en avait réellement pas un. La ville de Constantinople entre les mains des Grecs faisait le premier ; Andrinople, refuge des Lascaris, pris par Amurat Ier, en 1362, et toujours demeuré aux sultans, était regardé comme le second empire ; et une province barbare de l’ancienne Colchide, nommée Trébisonde, où les Comnènes s’étaient retirés, était réputée le troisième.

Ce déchirement de l’empire, comme on l’a vu, était l’unique effet considérable des croisades. Dévasté par les Francs, repris par ses anciens maîtres, mais repris pour être ravagé encore, il était étonnant qu’il subsistât. Il y avait deux partis dans Constantinople, acharnés l’un contre l’autre par la religion, à peu près comme dans Jérusalem quand Vespasien et Titus l’assiégèrent. L’un était celui des empereurs, qui, dans la vaine espérance d’être secourus, consentaient de soumettre l’Église grecque à la latine ; l’autre, celui des prêtres et du peuple, qui, se souvenant encore de l’invasion des croisés, avaient en exécration la réunion des deux Églises. On s’occupait toujours de controverses, et les Turcs étaient aux portes.

Jean II Paléologue, le même qui s’était soumis au pape dans la vaine espérance d’être secouru, avait régné vingt-sept ans sur les débris de l’empire romain-grec ; et après sa mort, arrivée en 1449, telle fut la faiblesse de l’empire que Constantin, l’un de ses fils, fut obligé de recevoir du Turc Amurat II, comme de son seigneur, la confirmation de la dignité impériale. Un frère de ce Constantin eut Lacédémone, un autre eut Corinthe, un troisième eut ce que les Vénitiens n’avaient pas dans le Péloponnèse.

(1451) Telle était la situation des Grecs quand Mahomet Bouyouk, ou Mahomet le Grand, succéda pour la seconde fois au sultan Amurat, son père. Les moines ont peint ce Mahomet comme un barbare insensé, qui tantôt coupait la tête à sa prétendue maîtresse Irène pour apaiser les murmures des janissaires, tantôt faisait ouvrir le ventre à quatorze de ses pages pour voir qui d’entre eux avait mangé un melon. On trouve encore ces histoires absurdes dans nos dictionnaires, qui ont été longtemps, pour la plupart, des archives alphabétiques du mensonge.

Toutes les annales turques nous apprennent que Mahomet avait été le prince le mieux élevé de son temps : ce que nous venons de dire d’Amurat, son père, prouve assez qu’il n’avait pas négligé l’éducation de l’héritier de sa fortune. On ne peut encore disconvenir que Mahomet n’ait écouté le devoir d’un fils, et n’ait étouffé son ambition, quand il fallut rendre le trône qu’Amurat lui avait cédé. Il redevint deux fois sujet, sans exciter le moindre trouble. C’est un fait unique dans l’histoire, et d’autant plus singulier que Mahomet joignait à son ambition la fougue d’un caractère violent.

Il parlait le grec, l’arabe, le persan ; il entendait le latin ; il dessinait ; il savait ce qu’on pouvait savoir alors de géographie et de mathématiques ; il aimait la peinture. Aucun amateur des arts n’ignore qu’il fit venir de Venise le fameux Gentili Bellino, et qu’il le récompensa, comme Alexandre avait payé Apelles, par des dons et par sa familiarité. Il lui fit présent d’une couronne d’or, d’un collier d’or, de trois mille ducats d’or, et le renvoya avec honneur. Je ne puis m’empêcher de ranger parmi les contes improbables celui de l’esclave auquel on prétend que Mahomet fit couper la tête, pour faire voir à Bellino l’effet des muscles et de la peau sur un cou séparé de son tronc. Ces barbaries, que nous exerçons sur les animaux, les hommes ne les exercent sur les hommes que dans la fureur des vengeances ou dans ce qu’on appelle le droit de la guerre, Mahomet II fut souvent sanguinaire et féroce, comme tous les conquérants qui ont ravagé le monde ; mais pourquoi lui imputer des cruautés si peu vraisemblables ? à quoi bon multiplier les horreurs ? Philippe de Commines, qui vivait sous le siècle de ce sultan, avoue qu’en mourant il demanda pardon à Dieu d’avoir mis un impôt sur ses sujets. Où sont les princes chrétiens qui manifestent un tel repentir ?

Il était âgé de vingt-deux ans quand il monta sur le trône des sultans, et il se prépara dès lors à se placer sur celui de Constantinople, tandis que cette ville était toute divisée pour savoir s’il fallait se servir ou non de pain azyme, et s’il fallait prier en grec ou en latin.

(1453) Mahomet II commença donc par serrer la ville du côté de l’Europe et du côté de l’Asie. Enfin, dès les premiers jours d’avril 1453, la campagne fut couverte de soldats que l’exagération fait monter à trois cent mille, et le détroit de la Propontide d’environ trois cents galères et deux cents petits vaisseaux.

Un des faits les plus étranges et les plus attestés, c’est l’usage que Mahomet fit d’une partie de ses navires. Ils ne pouvaient entrer dans le port de la ville, fermé par les plus fortes chaînes de fer, et d’ailleurs apparemment défendu avec avantage. Il fait en une nuit couvrir une demi-lieue de chemin sur terre de planches de sapin enduites de suif et de graisse, disposées comme la crèche d’un vaisseau ; il fait tirer à force de machines et de bras quatre-vingts galères et soixante et dix allèges du détroit, et les fait couler sur ces planches. Tout ce grand travail s’exécuta en une seule nuit, et les assiégés sont surpris le lendemain matin de voir une flotte entière descendre de la terre dans le port. Un pont de bateaux, dans ce jour même, fut construit à leur vue, et servit à l’établissement d’une batterie de canon.

Il fallait ou que Constantinople n’eût point d’artillerie, ou qu’elle fût bien mal servie. Car comment le canon n’eût-il pas foudroyé ce pont de bateaux ? Mais il est douteux que Mahomet se servît, comme on le dit, de canon de deux cents livres de balle. Les vaincus exagèrent tout. Il eût fallu environ cent cinquante livres de poudre pour bien chasser de tels boulets. Cette quantité de poudre ne peut s’allumer à la fois ; le coup partirait avant que la quinzième partie prît feu, et le boulet aurait très-peu d’effet. Peut-être les Turcs, par ignorance, employaient de ces canons ; et peut-être les Grecs, par la même ignorance, en étaient effrayés.

Dès le mois de mai on donna des assauts à la ville qui se croyait la capitale du monde : elle était donc bien mal fortifiée ; elle ne fut guère mieux défendue. L’empereur, accompagné d’un cardinal de Rome, nommé Isidore, suivait le rite romain ou feignait de le suivre, pour engager le pape et les princes catholiques à le secourir ; mais, par cette triste manœuvre, il irritait et décourageait les Grecs, qui ne voulaient pas seulement entrer dans les églises qu’il fréquentait. « Nous aimons mieux, s’écriaient-ils, voir ici le turban qu’un chapeau de cardinal. »

Dans d’autres temps, presque tous les princes chrétiens, sous prétexte d’une guerre sainte, se liguèrent pour envahir cette métropole et ce rempart de la chrétienté ; et quand les Turcs l’attaquèrent, aucun ne la défendit.

L’empereur Frédéric III n’était ni assez puissant ni assez entreprenant. La Pologne était trop mal gouvernée. La France sortait à peine de l’abîme où la guerre civile et celle contre l’Anglais l’avaient plongée. L’Angleterre commençait à être divisée et faible. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, était un puissant prince, mais trop habile pour renouveler seul les croisades, et trop vieux pour de telles actions. Les princes italiens étaient en guerre. L’Aragon et la Castille n’étaient point encore unis, et les musulmans occupaient toujours une partie de l’Espagne.

Il n’y avait en Europe que deux princes dignes d’attaquer Mahomet II. L’un était Huniade, prince de Transylvanie, mais qui pouvait à peine se défendre ; l’autre, ce fameux Scanderbeg, qui ne pouvait que se soutenir dans les montagnes de l’Épire, à peu près comme autrefois don Pelage dans celles des Asturies, quand les mahométans subjuguèrent l’Espagne. Quatre vaisseaux de Gênes, dont l’un appartenait à l’empereur Frédéric III, furent presque le seul secours que le monde chrétien fournit à Constantinople. Un étranger commandait dans la ville ; c’était un Génois nommé Giustiniani. Tout bâtiment qui est réduit à des appuis étrangers menace ruine. Jamais les anciens Grecs n’eurent de Persan à leur tête, et jamais Gaulois ne commanda les troupes de la république romaine. Il fallait donc que Constantinople fût prise : aussi le fut-elle, mais d’une manière entièrement différente de celle dont tous nos auteurs, copistes de Ducas et de Chalcondyle, le racontent.

Cette conquête est une grande époque. C’est là où commence véritablement l’empire turc au milieu des chrétiens d’Europe ; et c’est ce qui transporta parmi eux quelques arts des Grecs.

Les annales turques, rédigées à Constantinople par le feu prince Démétrius Cantemir, m’apprennent qu’après quarante-neuf jours de siége l’empereur Constantin fut obligé de capituler. Il envoya plusieurs Grecs recevoir la loi du vainqueur. On convint de quelques articles. Ces annales turques paraissent très-vraies dans ce qu’elles disent de ce siége. Ducas lui-même, qu’on croit de la race impériale, et qui dans son enfance était dans la ville assiégée, avoue dans son histoire que le sultan offrit à l’empereur Constantin de lui donner le Péloponnèse, et d’accorder quelques petites provinces à ses frères. Il voulait avoir la ville et ne la point saccager, la regardant déjà comme son bien qu’il ménageait ; mais dans le temps que les envoyés grecs retournaient à Constantinople pour y rapporter les propositions des assiégeants, Mahomet, qui voulut leur parler encore, fait courir à eux. Les assiégés, qui du haut des murs voient un gros de Turcs courant après les leurs, tirent imprudemment sur ces Turcs. Ceux-ci sont bientôt joints par un plus grand nombre. Les envoyés grecs rentraient déjà par une poterne. Les Turcs entrent avec eux : ils se rendent maîtres de la haute ville séparée de la basse. L’empereur est tué dans la foule ; et Mahomet fait aussitôt du palais de Constantin celui des sultans, et de Sainte-Sophie sa principale mosquée.

Est-on plus touché de pitié que saisi d’indignation lorsqu’on lit dans Ducas que le sultan « envoya ordre dans le camp d’allumer partout des feux, ce qui fut fait avec ce cri impie qui est le signe particulier de leur superstition détestable » ? Ce cri impie est le nom de Dieu, Allah, que les mahométans invoquent dans tous les combats. La superstition détestable était chez les Grecs qui se réfugièrent dans Sainte-Sophie, sur la foi d’une prédiction qui les assurait qu’un ange descendrait dans l’église pour les défendre.

On tua quelques Grecs dans le parvis, on fit le reste esclave ; et Mahomet n’alla remercier Dieu dans cette église qu’après l’avoir lavée avec de l’eau de rose.

Souverain par droit de conquête d’une moitié de Constantinople, il eut l’humanité ou la politique d’offrir à l’autre partie la même capitulation qu’il avait voulu accordera la ville entière, et il la garda religieusement. Ce fait est si vrai que toutes les églises chrétiennes de la basse ville furent conservées jusque sous son petit-fils Sélim, qui en fit abattre plusieurs. On les appelait les mosquées d’Issévi : Issévi est, en turc, le nom de Jésus. Celle du patriarche grec subsiste encore dans Constantinople sur le canal de la mer Noire. Les Ottomans ont permis qu’on fondât dans ce quartier une académie où les Grecs modernes enseignent l’ancien grec, qu’on ne parle plus guère en Grèce, la philosophie d’Aristote, la théologie, la médecine ; et c’est de cette école que sont sortis Constantin Ducas, Mauro Cordato, et Cantemir, faits par les Turcs princes de Moldavie. J’avoue que Démétrius Cantemir a rapporté beaucoup de fables anciennes ; mais il ne peut s’être trompé sur les monuments modernes qu’il a vus de ses yeux, et sur l’académie où il a été élevé.

On a conservé encore aux chrétiens une église, et une rue entière qui leur appartient en propre, en faveur d’un architecte grec nommé Christobule. Cet architecte avait été employé par Mahomet II pour construire une mosquée sur les ruines de l’église des Saints-Apôtres, ancien ouvrage de Théodora, femme de l’empereur Justinien ; et il avait réussi à en faire un édifice qui approche de la beauté de Sainte-Sophie. Il construisit aussi, par ordre de Mahomet, huit écoles et huit hôpitaux dépendants de cette mosquée ; et c’est pour prix de ce service que le sultan lui accorda la rue dont je parle, dont la possession demeura à sa famille. Ce n’est pas un fait digne de l’histoire qu’un architecte ait eu la propriété d’une rue ; mais il est important de connaître que les Turcs ne traitent pas toujours les chrétiens aussi barbarement que nous nous le figurons. Aucune nation chrétienne ne souffre que les Turcs aient chez elle une mosquée, et les Turcs permettent que tous les Grecs aient des églises. Plusieurs de ces églises sont des collégiales ; et on voit dans l’Archipel des chanoines sous la domination d’un bacha.

Les erreurs historiques séduisent les nations entières. Une foule d’écrivains occidentaux a prétendu que les mahométans adoraient Vénus, et qu’ils niaient la Providence. Grotius lui-même a répété que Mahomet, ce grand et faux prophète, avait instruit une colombe à voler auprès de son oreille, et avait fait accroire que l’esprit de Dieu venait l’instruire sous cette forme. On a prodigué sur le conquérant Mahomet II des contes non moins ridicules.

Ce qui montre évidemment, malgré les déclamations du cardinal Isidore et de tant d’autres, que Mahomet était un prince plus sage et plus poli qu’on ne croit, c’est qu’il laissa aux chrétiens vaincus la liberté d’élire un patriarche. Il l’installa lui-même avec la solennité ordinaire : il lui donna la crosse et l’anneau que les empereurs d’Occident n’osaient plus donner depuis longtemps ; et s’il s’écarta de l’usage, ce ne fut que pour reconduire jusqu’aux portes de son palais le patriarche élu, nommé Gennadius, qui lui dit « qu’il était confus d’un honneur que jamais les empereurs chrétiens n’avaient fait à ses prédécesseurs ». Des auteurs ont eu l’imbécillité de rapporter que Mahomet II dit à ce patriarche : « La sainte Trinité te fait, par l’autorité que j’ai reçue, patriarche œcuménique ». Ces auteurs connaissent bien mal les musulmans. Ils ne savent pas que notre dogme de la Trinité leur est en horreur ; qu’ils se croiraient souillés d’avoir prononcé ce mot ; qu’ils nous regardent comme des idolâtres adorateurs de plusieurs dieux. Depuis ce temps, les sultans osmanlis ont toujours fait un patriarche qu’on nomme œcuménique ; le pape en nomme un autre qu’on appelle le patriarche latin ; chacun d’eux, taxé par le divan, rançonne à son tour son troupeau. Ces deux Églises, également gémissantes, sont irréconciliables ; et le soin d’apaiser leurs querelles n’est pas aujourd’hui une des moindres occupations des sultans, devenus les modérateurs des chrétiens aussi bien que leurs vainqueurs.

Ces vainqueurs n’en usèrent point avec les Grecs, comme autrefois aux xe et xie siècles avec les Arabes, dont ils avaient adopté la langue, la religion et les mœurs. Quand les Turcs soumirent les Arabes, ils étaient encore entièrement barbares ; mais quand ils subjuguèrent l’empire grec, la constitution de leur gouvernement était dès longtemps toute formée. Ils avaient respecté les Arabes, et ils méprisaient les Grecs. Ils n’ont eu d’autre commerce avec ces Grecs que celui des maîtres avec des peuples asservis.

Ils ont conservé tous les usages, toutes les lois qu’ils eurent au temps de leurs conquêtes. Le corps des gengichéris, que nous nommons janissaires[1] subsista dans toute sa vigueur au même nombre d’environ quarante-cinq mille. Ce sont de tous les soldats de la terre ceux qui ont toujours été le mieux nourris : chaque oda de janissaires avait et a encore un pourvoyeur qui leur fournit du mouton, du riz, du beurre, des légumes, et du pain en abondance.

Les sultans ont conservé en Europe l’ancien usage qu’ils avaient pratiqué en Asie, de donner à leurs soldats des fiefs à vie, et quelques-uns héréditaires. Ils ne prirent point cette coutume des califes arabes qu’ils détrônèrent : le gouvernement des Arabes était fondé sur des principes différents. Les Tartares occidentaux partagèrent toujours les terres des vaincus. Ils établirent, dès le ve siècle, en Europe, cette institution qui attache les vainqueurs à un gouvernement devenu leur patrimoine ; et les nations qui se mêlèrent à eux, comme les Lombards, les Francs, les Normands, suivirent ce plan. Tamerlan le porta dans les Indes, où sont aujourd’hui les plus grands seigneurs de fiefs, sous les noms d’omras, de rajas, de nababs. Mais les Ottomans ne donnèrent jamais que de petites terres. Leurs zaimets et leurs timariots sont plutôt des métairies que des seigneuries. L’esprit guerrier paraît tout entier dans cet établissement. Si un zaim meurt les armes à la main, ses enfants partagent son fief ; s’il ne meurt point à la guerre, le béglierbeg, c’est-à-dire le commandant des armes de la province, peut nommer à ce bénéfice militaire. Nul droit pour ces zaims et pour ces timars que celui de fournir et de mener des soldats à l’armée, comme chez nos premiers Francs ; point de titres, point de juridiction, point de noblesse.

On a toujours tiré des mêmes écoles les cadis, les mollas, qui sont les juges ordinaires, et les deux kadileskers d’Asie et d’Europe, qui sont les juges des provinces et des armées, et qui président sous le muphti à la religion et aux lois. Le muphti et les kadileskers ont toujours été également soumis au divan. Les dervis, qui sont les moines mendiants chez les Turcs, se sont multipliés, et n’ont pas changé. La coutume d’établir des caravansérails pour les voyageurs, et des écoles avec des hôpitaux auprès de toutes les mosquées, n’a point dégénéré. En un mot, les Turcs sont ce qu’ils étaient, non-seulement quand ils prirent Constantinople, mais quand ils passèrent pour la première fois en Europe.

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  1. Jeunes soldats. (G. A.)