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Gabriel (Hetzel, illustré 1854)/Scène 4-4

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Gabriel (Hetzel, illustré 1854)
GabrielJ. HetzelŒuvres illustrées de George Sand, volume 7 (p. 30-34).


Scène IV.


ASTOLPHE, GABRIELLE.
ASTOLPHE.

Eh bien, ma bonne Gabrielle, ton vieux serviteur est revenu. Je viens de voir son cheval dans la cour. Quelles nouvelles t’a-t-il apportées de Bramante ?

GABRIELLE.

Selon lui, notre grand-père se meurt ; mais, selon moi, il en a pour longtemps encore. Ce n’est point un homme à mourir si aisément. Mais désirons-nous donc sa mort ? Quels que soient ses torts envers nous deux (et je crois bien que les plus graves ont été envers celui qu’il semblait favoriser au détriment de l’autre), nous ne hâtons point par des vœux impies l’instant suprême où il lui faudra rendre un compte sévère de la destinée de ses enfants. Puisse-t-il trouver là-haut un juge aussi indulgent que nous, n’est-ce pas, Astolphe ? Tu ne m’écoutes pas ?

ASTOLPHE.

Il est vrai ; tu deviens chaque jour plus philosophe, Gabrielle ; tu argumentes du soir au matin comme un académicien de la Crusca. Ne saurais-tu être femme, du moins pendant trois mois de l’année ?

GABRIELLE, souriant.

C’est qu’il y a bien longtemps que ces trois mois-là sont passés, Astolphe. Le premier trimestre eut bien trois mois, mais le second en eut six, et l’an prochain je crains que, malgré nos conventions, le trimestre n’envahisse toute l’année. Donne-moi le temps de m’habituer à être aussi femme qu’il me faut l’être à présent pour te plaire. Jadis tu n’étais pas si difficile avec moi, et je n’ai pas songé assez tôt à me défaire de mon langage d’écolier. Tu aurais dû m’avertir, dès le premier jour où tu m’as aimée, qu’un temps viendrait où il serait nécessaire de me transformer pour conserver ton amour !

ASTOLPHE.

Ce reproche est injuste, Gabrielle ! Mais quand il serait vrai, ne me suis-je pas transformé, moi, pour mériter et conserver l’affection de ton cœur ?

GABRIELLE.

Il est vrai, mon cher ange, et je ne demande pas mieux que d’avoir tort. J’essaierai de me corriger.

ASTOLPHE marche d’un air soucieux, puis s’arrête et regarde Gabrielle avec attendrissement.

Pauvre Gabrielle : tu me fais bien du mal avec ton éternelle résignation.

GABRIELLE, lui tendant la main.

Pourquoi ? Elle ne m’est pas aussi pénible que tu le penses.

ASTOLPHE presse longtemps la main de Gabrielle contre ses lèvres, puis se promène avec agitation.

Je le sais ! tu es forte, toi ! Nul ne peut blesser en toi la susceptibilité de l’orgueil. Les orages qui bouleversent l’âme d’autrui ne peuvent ternir l’éclat du beau ciel où ta pensée s’épanouit libre et fière ! On chargerait aisément de fers tes bras dont une éducation spartiate n’a pu détruire ni la beauté ni la faiblesse ; mais ton âme est indépendante comme les oiseaux de l’air, comme les flots de l’Océan ; et toutes les forces de l’univers réunies ne la pourraient faire plier, je le sais bien !

GABRIELLE.

Au-dessus de toutes ces forces de la matière, il est une force divine qui m’a toujours enchaînée à toi, c’est l’amour. Mon orgueil ne s’élève pas au-dessus de cette puissance. Tu le sais bien aussi.

ASTOLPHE, l’arrêtant.

Oh ! cela est vrai, ma bien-aimée ! Mais n’ai-je rien perdu de cet amour sublime qui ne se croyait le droit de me rien refuser ?

GABRIELLE, avec tendresse.

Pourquoi l’aurais-tu perdu ?

ASTOLPHE.

Tu ne t’en souviens pas, cœur généreux, ô vrai cœur d’homme !

(Il la presse dans ses bras.)
GABRIELLE.

Vois, mon ami, tu ne trouves pas de plus grand éloge à me faire que de m’attribuer les qualités de ton sexe ; et pourtant tu voudrais souvent me rabaisser à la faiblesse du mien ! Sois donc logique !

ASTOLPHE, l’embrassant.

Sais-je ce que je veux ? Au diable la logique ! Je t’aime avec passion !

GABRIELLE.

Cher Astolphe !

ASTOLPHE, se laissant tomber à ses genoux.

Tu m’aimes donc toujours ?

GABRIELLE.

Tu le sais bien.

ASTOLPHE.

Toujours comme autrefois ?

GABRIELLE.

Non plus comme autrefois, mais autant, mais plus peut-être.

ASTOLPHE.

Pourquoi pas comme autrefois ? Tu ne me refusais rien alors !

GABRIELLE.

Et qu’est-ce que je te refuse à présent ?

ASTOLPHE.

Pourtant il est quelque chose que tu vas me refuser si je me hasarde à te le demander.

GABRIELLE.

Ah ! perfide ! tu veux m’entraîner dans un piége ?

ASTOLPHE.

Eh bien, oui, je le voudrais.

GABRIELLE.

Je t’en supplie, pas de détours avec moi, Astolphe. Quand je te cède, est-ce avec prudence, est-ce avec des restrictions et des garanties ?

ASTOLPHE.

Oh ! je hais les détours, tu le sais. Mon âme était si naïve ! Elle était aussi confiante, aussi découverte que la tienne. Mais, hélas ! j’ai été si coupable ! J’ai appris à douter d’autrui en apprenant à douter de moi-même.

GABRIELLE.

Oublie ce que j’ai oublié, et parle.

ASTOLPHE.

Le moment de retourner à Florence est venu. Consens à n’y point aller. Tu détournes les yeux ! Tu gardes le silence ? Tu me refuses ?

GABRIELLE, avec tristesse.

Non, je cède ; mais à une condition : tu me diras le motif de ta demande.

ASTOLPHE.
C’est me vendre trop cher la grâce que tu m’accordes ; ne me demande pas ce que je rougis d’avouer.
GABRIELLE.

Dois-je essayer de deviner, Astolphe ? est-ce toujours le même motif qu’autrefois ? (Astolphe fait un signe de tête affirmatif.) La jalousie ? (Même signe d’Astolphe.)

Eh quoi ! encore ! toujours ! Mon Dieu, nous sommes bien malheureux, Astolphe !

ASTOLPHE.

Ah ! ne me dis pas cela ! cache-moi les larmes qui roulent dans tes yeux, ne me déchire pas le cœur ! Je sens que je suis un lâche, et pourtant je n’ai pas la force de renoncer à ce que tu m’accordes avec des yeux humides, avec un cœur brisé ! — Pourquoi m’aimes-tu encore, Gabrielle ? que ne me méprises-tu ! Tant que tu m’aimeras, je serai exigeant, je serai insensé, car je serai tourmenté de la crainte de te perdre. Je sens que je finirai par là, car je sens le mal que je te fais. Mais je suis entraîné sur une pente fatale. J’aime mieux rouler au bas tout de suite, et, dès que tu me mépriseras, je ne souffrirai plus, je n’existerai plus.

GABRIELLE.

Ô amour ! tu n’es donc pas une religion ? Tu n’as donc ni révélations, ni lois, ni prophètes ? Tu n’as donc pas grandi dans le cœur des hommes avec la science et la liberté ? Tu es donc toujours placé sous l’empire de l’aveugle destinée sans que nous ayons découvert en nous-mêmes une force, une volonté, une vertu pour lutter contre tes écueils, pour échapper à tes naufrages ? Nous n’obtiendrons donc pas du ciel un divin secours pour te purifier en nous-mêmes, pour t’ennoblir, pour t’élever au-dessus des instincts farouches, pour te préserver de tes propres fureurs et te faire triompher de tes propres délires ? Il faudra donc qu’éternellement tu succombes dévoré par les flammes que tu exhales, et que nous changions en poison, par notre orgueil et notre égoïsme, le baume le plus pur et le plus divin qui nous ait été accordé sur la terre ?

ASTOLPHE.

Ah ! mon amie, ton âme exaltée est toujours en proie aux chimères. Tu rêves un amour idéal comme jadis j’ai rêvé une femme idéale. Mon rêve s’est réalisé, heureux et criminel que je suis ! Mais le tien ne se réalisera pas, ma pauvre Gabrielle ! Tu ne trouveras jamais un cœur digne du tien ; jamais tu n’inspireras un amour qui te satisfasse, car jamais culte ne fut digne de ta divinité. Si les hommes ne connaissent point encore le véritable hommage qui plairait à Dieu, comment veux-tu qu’ils trouvent sur la terre ce grain de pur encens dont le parfum n’est point encore monté vers le ciel ? Descends donc de l’empyrée où tu égares ton vol audacieux, et prends patience sous le joug de la vie. Élève tes désirs vers Dieu seul, ou consens à être aimée comme une mortelle. Jamais tu ne rencontreras un amant qui ne soit pas jaloux de toi, c’est-à-dire avare de toi, méfiant, tourmenté, injuste, despotique.

GABRIELLE.

Crois-tu que je rêve l’amour dans une autre âme que la tienne ?

ASTOLPHE.

Tu le devrais, tu le pourrais ; c’est ce qui justifie ma jalousie et la rend moins outrageante.

GABRIELLE.

Hélas ! en effet, l’amour ne raisonne pas ; car je ne puis rêver un amour plus parfait qu’en le plaçant dans ton sein, et je sens que cet amour, dans le cœur d’un autre, ne me toucherait pas.

ASTOLPHE.

Oh ! dis-moi cela, dis-moi cela encore ! répète-le-moi toujours ! Va, méconnais la raison, outrage l’équité, repousse la voix du ciel même si elle s’élève contre moi dans ton âme ; pourvu que tu m’aimes, je consens à porter dans une autre vie toutes les peines que tu auras encourues pour avoir eu la folie de m’aimer dans celle-ci.

GABRIELLE.

Non, je ne veux pas t’aimer dans l’ivresse et le blasphème. Je veux t’aimer religieusement et t’associer dans mon âme à l’idée de Dieu, au désir de la perfection. Je veux te guérir, te fortifier contre toi-même et t’élever à la hauteur de mes pensées. Promets-moi d’essayer, et je commence par te céder comme on fait aux enfants malades. Nous n’irons point à Florence, je serai femme toute cette année, et, si tu veux entreprendre le grand œuvre de ta conversion au véritable amour, ma tristesse se changera en un bonheur incomparable.

ASTOLPHE.

Oui, je le veux, ma femme chérie, et je te remercie à genoux de le vouloir pour moi. Peux-tu douter qu’en ceci je ne sois pas ton esclave encore plus que ton disciple ?

GABRIELLE.

Tu me l’avais promis déjà bien des fois, et comme, au lieu de tenir ta parole, tu abandonnais toujours ton âme à de nouveaux orages ; comme, au lieu d’être heureux et tranquille avec moi dans cette retraite ignorée de tous où tu venais me cacher à tous les regards, mes concessions ne servaient qu’à augmenter ta jalousie, et la solitude qu’à aggraver ta tristesse, de mon côté je n’étais point heureuse ; car je voyais toutes mes peines perdues et tous mes sacrifices tourner à ta perte. Alors je regrettais ces temps de répit où, sous l’habit d’un homme, je puis du moins, grâce à l’or que me verse mon aïeul, t’entourer de nobles délassements et de poétiques distractions…

ASTOLPHE.

Oui, les premiers jours que nous passons à Florence ou à Pise ont toujours pour moi de grands charmes. Je ne suis pas fait pour la solitude et l’oisiveté de la campagne ; je ne sais pas, comme toi, m’absorber dans les livres, m’abîmer dans la méditation. Tu le sais bien, en te ramenant ici chaque année, le tyran se condamne à plus de maux que sa victime, et mes torts augmentent en raison de ma souffrance intérieure. Mais, dans le tumulte du monde, quand tu redeviens le beau Gabriel, recherché, admiré, choyé de tous, c’est encore une autre souffrance qui s’empare de toi ; souffrance moins lente, moins profonde peut-être, mais violente, mais insupportable. Je ne puis m’habituer à voir les autres hommes te serrer la main ou passer familièrement leur bras sous le tien. Je ne veux pas me persuader qu’alors tu es un homme toi-même, et qu’à l’abri de ta métamorphose tu pourrais dormir sans danger dans leur chambre, comme tu dormis autrefois sous le même toit que moi sans que mon sommeil en fût troublé. Je me souviens alors de l’étrange émotion qui s’empara peu à peu de moi à tes côtés, combien je regrettai que tu ne fusses pas femme, et comment, à force de désirer que tu le devinsses par miracle, j’arrivai à deviner que tu l’étais en réalité. Pourquoi les autres n’auraient-ils pas le même instinct, et comment n’éprouveraient-ils pas en te voyant ce désordre inexprimable que ton déguisement d’homme ne pouvait réprimer en moi ? Oh ! j’éprouve des tortures inouïes quand Menrique pousse son cheval près du tien, ou quand le brutal Antonio passe sa lourde main sur tes cheveux en disant d’un air qu’il croit plaisant : « J’ai pourtant brûlé d’amour tout un soir pour cette belle chevelure-là ! » Alors je m’imagine qu’il a deviné notre secret, et qu’il se plaît insolemment à me tourmenter par ses allusions ; je sens se rallumer en moi la fureur qui me transporta lorsqu’il voulut t’embrasser chez Ludovic ; et, si je n’étais retenu par la crainte de me trahir et de te perdre avec moi, je le souffletterais !

GABRIELLE.

Comment peux-tu te laisser émouvoir ainsi, quand tu sais que ces familiarités me déplaisent plus qu’à toi-même, et que je les réprimerais d’une manière tout aussi masculine si elles dépassaient les bornes de la plus stricte chasteté ?

ASTOLPHE.

Je le sais et n’en souffre pas moins ! et quelquefois je t’accuse d’imprudence ; je m’imagine que, pour te venger de mes injustices, tu te fais un jeu de mes tourments ; je t’outrage dans ma pensée… et c’est beaucoup quand j’ai la force de ne pas te le laisser voir.

GABRIELLE.

Alors que je vois que ta force est épuisée, que tu es près d’éclater, de te couvrir de honte et de ridicule, ou de dévoiler ce dangereux secret ; et je me laisse ramener ici, où tu m’aimes pourtant moins, car, dans la tranquille possession d’un objet tant disputé, il semble que ton amour s’engourdisse et s’éteigne comme une flamme sans aliment.



Le prince Jules de Bramante.

ASTOLPHE.

Je ne puis le nier, Dieu me punit alors d’avoir manqué de foi. Je sens bien que je ne t’aime pas moins : car, au moindre sujet d’inquiétude, mes fureurs se rallument ; puis, dans le calme, je suis saisi même à tes côtés d’un affreux ennui. Tu me bénis, et il me semble que tu me hais. La nuit je te serre dans mes bras, et je rêve que c’est un autre qui te possède. Ah ! ma bienaimée, prends pitié de moi ; je te confesse mon désespoir, ne me méprise pas ; écarte de moi cette malédiction, fais que je t’aime comme tu veux être aimée !

GABRIELLE.

Que ferons-nous donc ? Le monde avec moi t’exaspère, la solitude auprès de moi te consume. Veux-tu te distraire pendant quelques jours ? veux-tu aller à Florence sans moi ?

ASTOLPHE.

Il me semble parfois que cela me fera du bien ; mais je sais qu’à peine j’y serai, les plus affreux songes viendront troubler mon sommeil. Le jour je réussirai à porter saintement ton image dans mon âme, la nuit je te verrai ici avec un rival.

GABRIELLE.

Quoi ! tu me soupçonnes à ce point ? Enferme-moi dans quelque souterrain, charge Marc de me passer mes aliments par un guichet, emporte les clefs, fais murer la porte ; peut-être seras tu tranquille ?

ASTOLPHE.

Non ! un homme passera, te regardera par le soupirail, et rien qu’à te voir il sera plus heureux que moi qui ne te verrai pas.

GABRIELLE.

Tu vois bien que la jalousie est incurable par ces moyens vulgaires. Plus on lui cède, plus on l’alimente ; la volonté seule peut en guérir. Entreprends cette guérison comme on entreprend l’étude de la philosophie. Tâche de moraliser ta passion.

ASTOLPHE.

Mais où donc as-tu pris la force de moraliser la tienne et de la soumettre à la volonté ? Tu n’es pas jalouse de moi ; tu ne m’aimes donc que par un effort de ta raison ou de ta vertu ?



Votre Altesse est une femme… (Page 35.)

GABRIELLE.

Juste ciel ! où en serions-nous si je te rendais les maux que tu me causes ! Pauvre Astolphe ! j’ai préservé mon âme de cette tentation, je l’ai quelquefois ressentie, tu le sais ! mais ton exemple m’avait fait faire de sérieuses réflexions, et je m’étais juré de ne pas t’imiter. Mais qu’as-tu ? comme tu pâlis !

ASTOLPHE, regardant par la fenêtre.

Tiens, Gabrielle ! qui est-ce qui entre dans la cour ? Vois !

GABRIELLE, avec indifférence.

J’entends le galop d’un cheval. (Elle regarde dans la cour.) Antonio, il me semble ! Oui, c’est lui. On dirait qu’il a entendu l’éloge que tu faisais de lui, et il arrive avec l’à-propos qui le caractérise.

ASTOLPHE, agité.

Tu plaisantes avec beaucoup d’aisance… Mais que vient-il faire ici ? Et comment a-t-il découvert notre retraite ?

GABRIELLE.

Le sais-je plus que toi ?

ASTOLPHE, de plus en plus agité.

Mon Dieu ! que sais-je !…

GABRIELLE, d’un ton de reproche.

Oh ! Astolphe !…

ASTOLPHE, avec une fureur concentrée.

Ne m’engagiez-vous pas tout à l’heure à aller seul à Florence ? Peut-être Antonio est-il arrivé un jour trop tôt. On peut se tromper de jour et d’heure quand on a peu de mémoire et beaucoup d’impatience…

GABRIELLE.

Encore ! Oh ! Astolphe ! déjà tes promesses oubliées ! déjà ma soumission récompensée par l’outrage !

ASTOLPHE, avec amertume.
Se fâcher bien fort, c’est le seul parti à prendre quand on a fait une gaucherie. Je vous conseille de m’accabler d’injures, je serai peut-être encore assez sot pour vous demander pardon. Cela m’est arrivé tant de fois !
GABRIELLE, levant la main vers le ciel avec véhémence.

Oh ! mon Dieu ! grand Dieu ! faites que je ne me lasse pas de tout ceci !

(Elle sort, Astolphe la suit et l’enferme dans sa chambre, dont il met la clef dans sa poche.)