Grands Concerts/Concerts-Lamoureux/19 mars 1937

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R. S.
Le Ménestrel (p. 7).

Concerts-Lamoureux

Samedi 13 mars. — Le Dimanche basque, suite pour piano et orchestre de Raoul Laparra, a reçu un accueil que son auteur (qui était en même temps brillant interprète) n’oubliera pas de sitôt. Le charme de ce poème, conçu d’après quatre textes populaires, se traduit mélancolique ou tumultueux, grave ou ardent, en courts épisodes riches en couleur et orchestrés avec une délicatesse extrême. Le Dimanche basque est digne de figurer couramment dans les programmes des grands concerts, d’autant plus que l’on sait l’adresse et le goût de M. Laparra pour l’écriture pianistique. Mme Lucienne Tragin, à qui il ne manque qu’un peu plus de puissance pour devenir une artiste complète, se fit applaudir en chantant l’air de Constance de l’Enlèvement au Sérail et Shéhérazade de Ravel. La Symphonie pastorale et la Suite du Coq d’or valure à M. Eugène Bigot un vif succès personnel.

Dimanche 14 mars. — Le Concerto pour piano et orchestre de M. Daniele Amfitheatrof est une œuvre chaleureuse, dont le dynamisme passionné a été traduit par Mme Magda Tagliafero avec toute la fougue désirable. Les poignants accents de l’andante, le thème allègre du final trouvèrent, en la belle artiste, une interprète de choix. Le public a tenu à associer, dans son ovation, auteur et exécutante, et à les acclamer longuement. Mme Tagliafero joua, en outre la Fantaisie hongroise de Liszt, qui convient particulièrement à son jeu souple et brillant. Elle fut accompagnée un peu lourdement par l’orchestre, qui, sous la direction de M. Eugène Bigot, fit encore entendre l’École des Maris de Bondeville, les Fontaines de Rome de Respighi et des fragments de la Damnation de Faust, dont nous détacherons la Marche hongroise, particulièrement bien conduite.

R. S.