Grands Concerts/Orchestre Symphonique de Paris/19 mars 1937

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Orchestre Symphonique de Paris

Dimanche 14 mars. — L’art de Mme Stell-Andersen se distingue plus par l’expression que par la virtuosité. Son interprétation du Concerto en la mineur de Grieg est très sensible, mais elle subordonne l’élément pianistique à des demi-teintes et enjolivures qui affadissent l’œuvre.

M. Michel Steiman assure une interprétation magistrale du Poème de l’extase d’Alexandre Scriabine. Cette œuvre, qui se situe au seuil de la période mystique, est l’expression de l’Esprit pur dégagé de toute contingence humaine. Un frappant sentiment de l’Unité se dégage de la mise en œuvre des onze thèmes constitutifs.

La Symphonie no 5 de Tchaïkowski, qui complétait le programme et qui fut exécutée avec soin, est certainement la moins bien venue des six. La construction en est assez lâche, les italianismes l’alourdissent et elle pêche par une fâcheuse affèterie du lyrisme. Elle ne donne pas l’impression de force et de grandeur qui se dégage de la quatrième ou de la sixième.

P. G.