Le Lalita-Vistara, ou Développement des jeux/Chapitre IV

La bibliothèque libre.
Traduction par Philippe-Édouard Foucaux.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Annales du Musée Guimet, tome 6p. 30-39).

CHAPITRE IV

Ainsi, Religieux, le Bôdhisattva après avoir examiné avec attention (quelle était la famille où il devait naître), ce fut le grand palais nommé Outchadhvadja, dans le séjour du Touchita, de l’étendue de soixante-quatre yôdjanas, dans lequel, après s’être assis, il enseigna la loi aux dieux Touchitas. Le Bôdhisattva monta dans ce grand palais, et après y être monté, il invita tous les dieux Touchitakâyikas : Que vos seigneuries se réunissent, et, ce qui a nom Tchyoutyâkâraprayôga (cérémonie qui a pour cause la descente) qui est pour remettre la loi en mémoire, comme dernière instruction, vous en aurez l’audition de la bouche du Bôdhisattva. Il parla ainsi, et, après avoir entendu ce discours, tous les fils des dieux Touchitakâyikas, avec des troupes d’Apsaras, se réunirent dans ce palais.

Là, par le Bôdhisattva, sur les éléments du monde à la grande étendue, composé de quatre continents, jusqu’à la limite de la circonférence, fut imposée la bénédiction.

Si beau, si agréable à voir, si bien orné, si ravissant (fut ce monde), que tous les dieux Kâmâvatcharas et les fils des dieux Roûpâvatcharas, chacun au milieu des arrangements de sa demeure, eut l’idée d’un cimetière.

Là, le Bôdhisattva s’assit sur le trône complètement orné par la succession de la maturité parfaite de ses mérites : (sur ce trône) bien incrusté de plusieurs pierres précieuses, bien orne d’une litière de fleurs nombreuses, imprégné de plusieurs parfums divins, parfumé par la fumée de plusieurs parfums des plus pures essences, bien orné par une litière de fleurs divines odorantes de plusieurs couleurs, étincelant de l’éclat de plusieurs milliers de pierres précieuses, recouvert de plusieurs réseaux garnis de pierres précieuses, résonnant par les réseaux aux nombreuses clochettes qui le décorent, faisant entendre le son de plusieurs centaines de mille do cloches précieuses, recouvert de plusieurs centaines de mille de réseaux précieux, abrité par plusieurs centaines de mille de parasols précieux, recouvert de plusieurs centaines de mille de franges de soie, orné de plusieurs centaines de mille de toiles de soie, loué de tous côtés par les chants et les concerts de plusieurs centaines de mille d’Apsaras, loué pour plusieurs centaines de mille de qualités, bien gardé par plusieurs centaines de mille de gardiens du monde ; salué par plusieurs centaines de mille de Çakras, honoré par plusieurs centaines de mille de Brahmas, soutenu par plusieurs centaines de mille de Bôdhisattvas, objet des pensées sans fin de plusieurs centaines de mille de Niyoutas, de Kotis, de Bouddhas des dix points de l’espace, produit par la succession complètement mûre, des mérites transcendants accumulés pendant des centaines de mille de Niyoutas, de Kôtis, de Kalpas.

Ainsi, Religieux, le Bôdhisattva s’étant assis sur le trône doué de pareilles qualités, s’adressa à cette grande assemblée de dieux : Regardez, amis, le corps du Bôdhisattva bien orné des signes de cent mérites. Regardez à l’orient, au couchant, au nord, en bas, en haut, de toutes parts, aux dix points de l’espace, les Bôdhisattvas, en nombre incommensurable dépassant tout calcul, qui, se tenant dans la demeure du Touchita, tous face à face avec leur dernière existence, entourés de troupes des dieux, en signe de la descente du Touchita, enseignent clairement la porte de la loi.

Et toute cette assemblée de dieux, par la bénédiction du Bôdhisattva, vit ces Bôdhisattvas, et, après les avoir vus, s’étant tournée du côté du Bôdhisattva et l’ayant salué enjoignant les mains, l’adora avec la prostration des cinq membres, et prononça respectueusement ces paroles : C’est bien ! Elle est incompréhensible pour la pensée, cette bénédiction du Bôdhisattva, car aussitôt que nous avons regardé, nous avons vu les Bôdhisattvas !

Alors le Bôdhisattva s’étant de nouveau adressé à cette grande assemblée de dieux dit :

Ainsi donc, amis, écoutez, en signe de la descente (du Touchita), et réjouissant les divinités, l’énumération des portes lumineuses de la loi, que Bôdhisattvas enseignent à ces tils de dieux, composée de cent plus huit, laquelle est, nécessairement, au temps de la descente, expliquée par le Bôdhisattva à l’assemblée des dieux. Laquelle composée de cent huit ? La voici :

1. La foi, amis, est une porte lumineuse de la loi ; elle conduit à une intention indivisible.

2. La sérénité — conduit l’esprit troublé à l’état de sérénité.

3. Ce qui amène la joie — conduit à la perfection (du corps).

4. Le contentement — conduit à la purification de l’esprit.

5. La répression du corps — conduit à se purifier des trois péchés du corps.

6. La répression de la parole — conduit à abandonner complètement les quatre péchés de la parole.

7. La répression de l’esprit — conduit à abandonner complètement la convoitise, la méchanceté et les vues fausses.

8. Le ressouvenir du Bouddha — conduit à la purification de la vue du Bouddha.

9. Le ressouvenir de la lui — conduit à la purification de l’enseignement de la loi.

10. Le ressouvenir de l’assemblée des fidèles — conduit à ne pas s’éloigner de la règle.

11. Le ressouvenir du renoncement — conduit à l’abandon complet de tout agrégat (upadhi).

12. Le ressouvenir de la bonne conduite — conduit au parfait accomplissement de la prière.

13. Le ressouvenir des divinités — conduit à l’excellence de la pensée.

14. La douceur — conduit à la condition qui surpasse toute réunion (amas) de bonnes œuvres provenant des agrégats (upadhis).

15. La pitié — conduit à la qualité d’inoffensif.

16. La gaieté — conduit à la disparition de tout déplaisir.

17. L’indifférence — conduit au mépris du désir.

18. La considération de l’instable — conduit à surmonter la passion pour les objets du désir, ayant une forme ou sans forme.

19. La considération de la douleur — conduit à l’interruption complète de la prière.

20. La considération de ce qui n’est pas soi — conduit à ne pas se fixer dans ce qui n’est pas soi (ne fait pas partie de soi).

21. La considération de ce qui est apaisé — conduit à ne pas être enflammé par la passion.

22. La honte — conduit à l’apaisement de l’intérieur.

23. La modestie — conduit à l’apaisement de l’extérieur.

24. La vérité — conduit à ne tromper ni les dieux, ni les hommes.

25. La réalité — conduit à ne pas se tromper soi-même.

26. La pratique de la loi — conduit à se réfugier dans la lui.

27. L’allée en refuge vers les trois (joyaux) conduit à dépasser les trois voies mauvaises.

28. La reconnaissance — conduit à ne pas détruire la racine des actions vertueuses.

29. La connaissance de ce qui a été fait — conduit à l’estime des autres.

30. La connaissance de soi-même — conduit à ne pas se louer soi-même.

31. La reconnaissance des êtres — conduit à ne pas blâmer les autres.

32. La connaissance de la loi — conduit au zèle pour la loi et ce qui dépend de la loi.

33. La connaissance du temps — conduit à la vue de ce qui n’est pas inutile.

34. La répression de l’orgueil — conduit à la perfection de la science.

35. La pensée exempte de haine — conduit à garder soi et les autres.

36. L’éloignement de la colère — conduit à prévenir le repentir.

37. Le respect — conduit à une absence complète de doute.

38. La considération de ce qui n’est pas beau (vertueux) — conduit à abandonner les délibérations du désir.

39. L’absence de méchanceté — conduit à abandonner les délibérations de la méchanceté.

40. L’absence de trouble (dans l’esprit) — conduit à faire disparaître toute ignorance.

41. La préoccupation qu’on a du sons de la lui — conduit à se réfugier dans le sens de la loi.

42. Le désir qu’on a de la loi — conduit à obtenir la lumière de la loi.

43. La recherche de ce qui a été entendu (révélé) — conduit à l’examen attentif de la loi depuis l’origine.

44. La juste application — conduit à une juste perception.

45. La connaissance complète du nom et de la forme — conduit à surmonter toute passion.

46. La conquête de la vue de la cause — conduit à obtenir la libération complète par la science.

47. L’abandon de l’affection et de la haine — conduit à avoir l’esprit sans hauteur ni bassesse.

48. L’habileté à connaître les supports (skandhas) — conduit à bien connaitre la nature de la douleur.

49. L’égalité des éléments — conduit à l’abandon de toute production.

50. La répression des sièges des sens — conduit à comprendre la (bonne) voie.

51. La patience de ce qui n’est pas né — conduit à la mise devant les yeux de l’empêchement (de la naissance).

52. La mémoire tournée vers (ce qui concerne) le corps — conduit à s’isoler du corps.

53. La mémoire tournée vers la perception (par les sens) — conduit à interrompre toute perception.

54. La mémoire tournée vers l’esprit — conduit à discerner ce qui, dans l’esprit, est amassé par l’illusion.

55. La mémoire tournée vers la loi — conduit à la condition d’une science sans obscurité.

56. Les quatre abandons complets — conduit à l’abandon de toute loi non vertueuse, et à l’accomplissement de toutes les vertus.

57. Les quatre fondements de la puissance surnaturelle — conduit à la vivacité du corps et de l’esprit.

58. Le sens de la foi — conduit à ne pas être mené par les autres.

59. Le sens de l’énergie — conduit à avoir une science bien réfléchie.

60. Le sens de la mémoire — conduit à faire des bonnes œuvres.

61. Le sens de la contemplation — conduit à la libération complète de l’esprit.

62. Le sens de la sagesse — conduit à la science qui distingue clairement.

63. La force de la foi — conduit a surpasser complètement la force du démon.

64. La force de l’énergie — conduit à ne pas revenir en arrière.

65. La force de la mémoire — conduit à ne pas abréger.

66. La force de la contemplation — conduit à abandonner toute incertitude.

67. La force de la sagesse — conduit à l’absence de la folie.

68. La mémoire qui est une des (sept) parties de l’intelligence parfaite — conduit à connaître la loi telle qu’elle est.

69. L’examen attentif de la loi, qui est une partie de l’intelligence parfaite — conduit à l’accomplissement de toutes les lois.

70. L’énergie qui est une partie de l’intelligence parfaite — conduit à une intelligence extraordinaire.

71. Le contentement qui est une partie de l’intelligence parfaite — conduit à la possession de la contemplation.

72. L’assurance qui est une partie de l’intelligence parfaite — conduit à l’état de celui qui a fait ce qu’il avait à faire.

73. La contemplation qui est une partie de l’intelligence parfaite — conduit à reconnaître l’égalité.

74. La patience qui est une partie de l’intelligence parfaite — conduit au mépris de toute naissance.

75. La vue juste — conduit à ne pas s’éloigner de la règle.

76. Le jugement juste — conduit à abandonner toute incertitude, doute et indécision.

77. La parole juste — conduit à comprendre l’égalité de toute syllabe, tout son discours, chemin de la parole ou écho.

78. L’occupation juste — conduit à la non-maturation de ce qui n’est pas une œuvre.

79. La manière de vivre juste — conduit à l’interruption de tout désir.

80. Le juste effort — conduit à l’abord à l’autre rive.

81. Le juste souvenir — conduit à ne pas’ s’occuper de ce qui n’est pas un souvenir.

82. La juste méditation profonde — conduit à obtenii’ la méditation profonde d’un esprit imperturbable.

83. L’idée de l’intelligence parfaite — conduit à la non-interruption de la famille des trois joyaux.

84. L’intention — conduit à ne pas désirer un petit véhicule.

85. L’intention soutenue — conduit à être le soutien de la loi du Bouddha.

86. L’application — conduit au parfait accomplissement de toutes les lois vertueuses.

87. La perfection de l’aumône — conduit à la pureté complète des signes, des marques secondaires et du champ de Bouddha, et à la maturité complète d’un être égoïste.

88. La perfection di ? la vertu — conduit à surmonter toute inquiétude et voie mauvaise, et à la maturité complète des êtres qui se conduisent mal.

89. La perfection de la patience — conduit à l’entier abandon de la méchanceté, de la malice, de la haine, de l’orgueil et de la tierté, ainsi qu’à la maturité complète des êtres mal-intentionnés.

90. La perfection de l’énergie — conduit à susciter le mouvement de toutes les racines de la loi de la vertu, et à la maturité complète des êtres indolents.

91. La perfection de la méditation — conduit à faire naître toute connaissance et toute science supérieure, ainsi qu’à la maturité complète des êtres à l’esprit dissipé.

92. La perfection de la sagesse — conduit à abandonner l’ignorance, le trouble, l’obscurité, les ténèbres et la vue des apparences, ainsi qu’a la maturité complète des êtres à fausse sagesse.

93. L’habileté (dans l’emploi) des moyens — conduit à bien faire voir la voie honorable des êtres, suivant leur inclination, et à ne pas négliger toutes les lois du Bouddha.

94. Les quatre sujets d’union — conduit à l’union des êtres, et, du moment qu’on a obtenu l’intelligence parfaite, à la vue claire de toutes les parties de la loi.

95. La maturation complète des êtres — conduit à ne pas se borner à son propre bien-être et à la condition d’être sans chagrin.

96. La compréhension do la bonne loi — conduit à abandonner toutes les misères des êtres.

97. L’accumulation des mérites — conduit à apporter la subsistance à tous les êtres.

98. L’accumulation de la science — conduit à l’accomplissement des dix forces.

99. L’accumulation du calme — conduit à obtenir la contemplation d’un Tathâgata.

100. L’accumulation de la vue surnaturelle — conduit à o])tenir l’œil de de la sagesse.

101. L’entrée dans la science claire et variée — conduit à obtenir l’œil de la loi.

102. L’entrée en refuge — conduit à la purification complète de l’œil du Bouddha.

103. L’acquisition de formules magiques — conduit à retenir toutes les paroles du Bouddha.

104. L’acquisition du zèle — conduit à réjouir tous les êtres par de beaux discours.

105. La patience de la loi régulière — conduit à la régularité de toutes les lois du Bouddha.

106. La patience de la loi non produite — conduit à obtenir (l’accomplissement de) toutes les prophéties.

107. La terre d’où l’on ne revient pas — conduit à l’accomplissement parfait de toutes les lois du Bouddha.

108a. La science du passage d’une terre à une outre — conduit à la condition d’investiture de la science de celui qui sait tout.

109b. La terre de l’investiture — conduit à la descente (dans le sein d’une mère), à la naissance, à l’entrée dans le monde, à la pratique des austérités, à la marche vers Bodhimanda, à la défaite du démon, à l’action de tourner la roue de la loi, et à la condition de bien voir le Parinirvàna (Délivrance parfaite).

Voilà, amis, l’énumération des cent-huit portes de la loi, lesquelles, certainement, sont, par le Bôdhisattva, au moment de la descente (du Touchita) enseignées à l’assemblée des dieux.

Et encore, Religieux, en même temps que ce chapitre des portes de la loi était enseigné dans cette assemblée de dieux, les pensées de quatre-vingt-quatre mille fils des dieux furent produites vers l’intelligence parfaite ; et pour trente-deux mille fils des dieux qui, précédemment, avaient fait des œuvres pures, il y eut acquisition de la patience pour les lois non produites ; et, de trente-six millions de fils des dieux fut purifié pour les luis l’œil de la loi, sans passion et sans aucune tache, et toute la demeure du Touchita fut, jusqu’à la hauteur du genou, jonchée de fleurs divines.

Ainsi donc, Religieux, le Bôdhisattva, pour la grande joie de cette assemblée de dieux, prononça en ce moment cette Gàthâ :

1. Au moment où, de la demeure du Touchita, descend le guide lion des hommes, il parle ainsi aux dieux : abandonnez toute folie !

2. Tout arrangement divin de plaisir, quel qu’il soit, conçu par la pensée, ô bienheureux ! vient à cause de toutes les œuvres vertueuses. Le fruit de cette œuvre vertueuse, apprenez-le.

3. C’est pourquoi soyez reconnaissants ; après avoir épuisé ici l’accumulation des bonnes œuvres antérieures, n’allez pas de nouveau là où est l’épreuve des voies mauvaises, du déplaisir et de la douleur.

4. Cette loi que vous avez entendue de ma bouche, après avoir conçu du respect, appliquez-vous à la pratiquer, et vous obtiendrez un bonheur durable, sans fin.

5. Ils sont tous passagers, les désirs ; instables, sans durée, pareils à un songe ; pareils à la magie, au mirage ; instables comme l’éclair et l’écume !

6. Et point de rassasiement par la jouissance des qualités du désir ; comme si l’on avait bu de l’eau salée. Ils parviennent au rassasiement, les sages, les gens honorables, au-dessus du monde et sans passion.

7. Égaux et pareils au spectacle de la danse sont le séjour et la conversation avec les Apsaras, où l’on va les uns vers les autres, où l’on se réunit à son gré ; et, dans cette assemblée, pas d’amis ni d’alliés, ni d’entourage,

8. Excepté pour (celui qui a fait) une bonne action ; il attache à lui, on va à sa suite et tous sont unis, avant les uns pour les autres des pensées de bienveillance.

9. Qu’on observe les pratiques de la loi ; ceux qui observent bien ces pratiques ne sont pas tourmentés. Qu’on ait présent le souvenir du Bouddha, de la loi et de l’Assemblée des fidèles, et de la prudence.

10. Soyez réjouis par l’instruction, la bonne conduite et l’aumône, doués de patience et d’héroïsme. La douleur n’est ni durable, ni personnelle. Regardez attentivement à partir de l’origine, les substances.

11. Douées de causes connexes elles existent, sans être maîtresses d’elles-mêmes, avec une intelligence obtuse. Tout ce que vous voyez en moi de puissance surnaturelle, d’intelligence et de qualités de science,

12. Toutes ont pour cause une œuvre méritoire : bonne conduite, instruction, prudence. Instruisez-vous par ma bonne conduite, mon instruction et ma prudence,

13. Par l’aumône, l’empire sur soi-même, la répression (des sens), en vue des êtres, pour leur être utile et par bienveillance. Ce n’est ni par des paroles, des discours et des cris que peuvent être acquises les lois de la vertu.

14. Commencez à vous appliquer, et, comme vous parlez, de même agissez. N’entravez pas pour les autres l’occasion ; vous-mêmes faites effort avec énergie.

15. Car toute personne, après avoir agi, ne reçoit pas de don ; mais aussi, sans avoir agi, il n’y a pas de succès. Ressouvenez-vous de la douleur qui, autrefois, dans le cercle de la transmigration, a été longtemps éprouvée par vous.

16. L’absence de passion (qui résulte) de la délivrance complète, n’arrive pas par un effort fait mal à propos. C’est pourquoi, après avoir obtenu le repos, un ami et un lieu convenable pour y demeurer,

17. Et la meilleure audition de la loi, apaisez les misères qui commencent par la passion. Délivrés de l’orgueil, de la folie et de l’arrogance, toujours dans la droiture et la douceur,

18. Sans malice, occupés avant tout de la route du Nirvana, appliquez-vous à la recherche de la voie (par excellence) ; les ténèbres impures de l’ignorance, détruisez-les avec la lampe de la sagesse.

19. Des péchés suivis de repentir, déchirez le filet avec la foudre de la science. Pourquoi parlerais-je davantage de la loi remplie de profits ?

20. Ne restez pas là où il y a transgression de la loi ; quand l’Intelligence suprême pourra être obtenue par moi et fera tomber la pluie de la loi qui mène à l’immortalité,

21. De nouveau, encore, ayant l’esprit bien purifié, venez pour entendre la loi par excellence.

Chapitre appelé : Portes lumineuses de la loi, le quatrième.