Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ7.

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HA 7 [SROSH DARUN]



Dans ce Hâ, les offrandes sont données aux dieux (dadhâmi).

L’énumération des divinités et des offrandes suit le type du Hâ III, la formule est ashaya dadhâmi « je donne pieusement ». L’intention même de la formule est la même que dans le Hà III : khshnûmainê « pour réjouir ».

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Le Râspî.


Le désir du Seigneur… — que ce prêtre Zaotar me le dise !…


Le Zôt.


C’est la règle du bien… — que l’homme de bien qui la connaît la proclame 1[1] !


Le Zôt prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le barsom.


Le Zôt et le Râspî ensemble :


Ashem vohû [3 fois).

1. Je donne pieusement l’aliment du Myazda, Haurvatât, Ameretât, et le bœuf bienfaisant, pour réjouir Ahura Mazda, et les Amesha-Spentas ; pour réjouir le pieux Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde. 2. Je donne pieusement le Haoma et le Parahaoma, pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma.

Je donne pieusement le bois et l’encens pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda.

3 (4). Je donne pieusement le Haoma pour réjouir ces bonnes eaux, et les bonnes eaux créées par Mazda.

Je donne pieusement l’eau de Haoma ; je donne pieusement le [lait] vif de la vache ; je donne pieusement la plante Hadhanaêpata, pieusement préparée ;

pour réjouir les eaux créées par Mazda.

4 (8). Je donne pieusement le baresman avec les libations et le lien pieusement lié ;

pour réjouir les Ameshas-Speñtas.

Je donne pieusement les paroles de bonne pensée, de bonne parole, de bonne action ; je donne pieusement la récitation des Gâthas ; je donne pieusement les Commandements bien accomplis ; je donne pieusement cette foi et cette vertu ; cette Maîtrise et cette Adoration des Maîtres ;

pour réjouir les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde, pour réjouir mon âme à moi-même.

5 (13). Je le donne pieusement aux Génies des veilles, maîtres de sainteté ;

à Hâvani, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Sâvanhi et à Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux. Divinité invoquée par son nom ; et à Ràma Hvâstra.


Le Zôt seul :


6 (16). Je le donne pieusement à Rapithwina, saint, maître de sainteté. Je le donne pieusement à Frâdat-fshu et à Zañtuma, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à Asha Vahishta et au Feu d’Ahura Mazda.

7 (19). Je le donne pieusement à Uzayêirina, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté. Je le donne pieusement au grand, au souverain Apâm Napât et aux eaux créées par Mazda.

8 (22). Je le donne pieusement à Aiwisrûthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Frâdat-vîspâm-hujyâti et au Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement aux Fravashis des justes, et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et au Bonheur de l’année ; à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur.

9 (26). Je le donne pieusement à Ushahina, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Berejya et à Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement au pieux Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et à Rashnu Razishta ; et à Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.


10 (30). Je le donne pieusement aux Mois, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à la Pleine Lune et au Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté.


11 (32). Je le donne pieusement aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à Maidhyôi-zarema, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Paitish-hahya, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Ayâthrima, où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement aux Années, saintes, maîtres de sainteté.

12 (39). Je le donne pieusement à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hâvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.


13 (40). Je le donne pieusement à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints.

Je le donne pieusement aux Étoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant :

à Tishtrya, étoile brillante et glorieuse ;

à la Lune, qui contient le germe du Taureau ;

au Soleil, aux chevaux rapides, œil d’Ahura Mazda ;

à Mithra, maître des pays.


Ici l’invocation du jour et du mois :


[(41-42). Je le donne pieusement à Ahura Mazda, brillant et glorieux.

Je le donne pieusement aux Fravashis des justes.]


14 (43). Je te le donne pieusement, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

Je le donne pieusement aux Bonnes Eaux et à toutes les eaux créées par Mazda, à toutes les plantes créées par Mazda.


15 (45). Je le donne pieusement à la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

à la Loi donnée contre les Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

à la longue Tradition ;

à la bonne Religion Mazdéenne.

16 (46). Je le donne pieusement au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, et à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda ;

à la Gloire des Kavis, créée par Mazda ; à la Gloire insaisissable, créée par Mazda.

Je le donne pieusement à la bonne Fortune (Ashi), à la bonne Sagesse (Cisti), à la bonne Pensée (Erethé), au bon Penser (Rasâstât) ;

à la Gloire et au Bien-Être, créés par Mazda.

17 (49). Je le donne pieusement à la bonne Bénédiction du juste et au juste lui-même, saint ; et à la Pensée de malédiction du sage, Divinité redoutable et puissante.

18 (50). Je le donne pieusement à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables ; à ces eaux, ces terres, ces plantes ; à cette terre et ce ciel ; au vent pur, aux étoiles, à la lune, au soleil, à la Lumière infinie créée d’elle-même ; à toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté.

19 (51). Je le donne pieusement au Grand Maître de sainteté ; aux maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années, maîtres de sainteté ;

au maître Hâvani.

20 (52). Je donne pieusement


Le Zôt et le Râspî ensemble :


l’aliment du Myazda, Ilaurvatât etAmeretât, et le bœuf bienfaisant, pour réjouir Sraosha, le pieux, le fort, incarnation de l’obéissance, qui brandit l’arme, qui est souverain. Divinité invoquée par son nom.

21 (53). Je donne pieusement le Haoma et le Parabaoma, pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma, Divinité invoquée par son nom.

Je donne pieusement le bois et l’encens pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, Divinité invoquée par ton nom (§§ à répéter 2 fois).

22 (55). Tout cela je le donne pieusement aux redoutables, victorieuses Fravashis des justes, aux Frasvahis des premiers fidèles, aux Fravashis des parents les plus proches.

23 (56). Je le donne pieusement à tous les maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à toutes les Divinités bienfaisantes du monde spirituel et de ce monde, à qui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté parfaite.


24 (58) 1[2]. Qu’en retour de notre piété vienne à nous Celui dont ses adorateurs avec leurs présents recherchent les bienfaits 2[3] !

3[4] Pour le chanter et redire ta parole, ô Ahura Mazda, nous venons, contents et soumis, La récompense que tu nous promets, ô Mazda Ahura, si nous suivons ta religion,
25 (62). donne-la-nous dans ce monde et dans le monde de l’esprit.

Oui, que nous venions sous ta maîtrise et celle d’Asha, à toute éternité !
26 (65). Yathâ ahû vairyô : Le désir du Seigneur est la règle de la sainteté.

Les biens de Vohu Manô aux œuvres (shyaothnanâm) faites en ce monde pour Mazda !

Il fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre (2 fois).

A chaque shyaothnanâm 4[5], le Ràspî prend un Esm Bôi dans la pelle et le met sur le feu.

26. Nous sacrifions à l'Ahuna Vairya ; nous sacrifions à la Parole droite 5[6].

nous sacrifions à la bonne Bénédiction du juste 6[7] ; nous sacrifions à la Pensée de malédiction du sage, divinité redoutable et puissante 7[8].

Nous sacrifions à Haurvatât et Ameretât ; nous sacrifions au bœuf bienfaisant :

nous sacrifions au Haoma et au Parahaoma ; nous sacrifions au bois et à l’encens :

en glorification 8[9] de la bonne Bénédiction du juste.


27. Yêńhê hâtâm.


28. yathâ ahû vairyô.


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a


  1. 1. Ne se trouve que dans l’édition de Bombay.
  2. 1. Ici l’offrande est achevée : les dieux ayant reçu leur part, c’est à leur tour à donner : dadâmi te dehi me, do ut des.
  3. 2. Vers emprunté à Y. XLV, 7. Se reporter là pour le commentaire.
  4. 3. Ce qui suit, jusqu’à § 26, est emprunté à Y. XLI, 5. Se reporter là pour le commentaire.
  5. 4. pun kulû shyaothnanâm êsm ubôi tàk frâj ol âtash yadrûnishn.
  6. 5. arshukhdhem vacô ; les paroles de l’Avesta correctement récitées : voir Yasna XVI, 1, note.
  7. 6. Voir Yasna 1, note 60.
  8. 7. Cette formule semble annoncer la bénédiction et la malédiction qui terminent le Hâ suivant, § 8.
  9. 8. frasasti, introduit le Hà suivant.