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Les Hautes Montagnes/79

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(p. 171-172).

Les jeunes voyageurs qui descendent du Verdoyant ne sont plus les mêmes qui sont montés ici il y a un mois et demi.

Ceux-ci ont pris une belle couleur au visage et sont beaucoup plus forts que ceux-là.

Ils ont vu la grande Nature, que ceux-là ne connaissaient pas, et dans celle-ci ils ont vécu tous seuls des jours et des nuits.

Ils ont vu la montagne, ils se sont baignés dans les rivières qui bruissent, ils ont marché sur les rochers hantés et ils ont appris à prendre des risques l’un pour l’autre.

Le Phanis qui était venu alors était triste et irréfléchi. Le Phanis qui retourne maintenant a un esprit solide et intrépide.

Andréas était un enfant à l’école. À la montagne il a vaincu les difficultés et a dirigé le groupe.


79. Des années plus tard.

Tous les anciens se souviennent de cette histoire. Ils nous ont dit que des années après, un instituteur est arrivé au village et qu’il a marqué les esprits.

Il emmenait les enfants et leur faisait l’école sous les arbres.

Quand ce n’était pas l’hiver rigoureux, ils avaient pour salle de classe tantôt un pin, tantôt un platane.

Ils prenaient leurs livres et lisaient ensemble sur les collines, au soleil et en plein air.

De là il leur montrait les lieux aux alentours, la terre, le ciel, et toutes les créatures. Il les emmenait près des vaches, des moutons, des chèvres, des poules, pour leur apprendre comment ils vivent.

Il leur apprenait la vie des arbres, des oiseaux et des insectes. Les belles nuits étoilées, il leur montrait les étoiles depuis un promontoire, en les nommant.

Il leur apprenait à écrire tout ce qu’ils voyaient dans le monde et tout ce qu’ils avaient en tête et dans leurs pensées.

Cet instituteur s’appelait Lambros.

Par contre, nul ne sait ce qu’est devenu Gkéka. Les humains s’intéressent peu à l’histoire des chiens.

FIN