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Les Sables mouvans (RDDM)/04

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Les Sables mouvans (RDDM)
Revue des Deux Mondes6e période, tome 12 (p. 241-289).


LES SABLES MOUVANS[1]

QUATRIÈME PARTIE[2]

X

C’était un soir d’août. Les Fontœuvre, qui n’avaient le droit de songer à nulle villégiature, alors que la plupart des artistes délaissaient Paris pour la mer ou la montagne, s’apprêtaient à dîner. On attendait Marcelle ; Hélène, qui devait manger en hâte pour retourner à son officine jusqu’à dix heures du soir, devenait fiéveuse et s’inquiétait de ce retard.

— Bast ! dit François, Marcelle aura été retenue chez les Houchemagne. Elle n’en sort plus depuis qu’elle est devenue idéaliste.

Jeanne et Nicolas, qui chaque été voyageaient pendant deux ou trois mois, étaient aussi demeurés chez eux : elle, dans un mauvais état de santé ; lui, cloué à son œuvre qu’il ne pouvait interrompre, disait-il.

— Mon vieux patron me grondera, reprit Hélène, car nous avions justement ce soir une ordonnance intéressante.

Jeuny Fontœuvre laissait dire, très absente de là, absorbée depuis trois jours par la composition d’un linteau de porte que les Dodelaul lui avaient commandé pour leur magasin. On profitait des vacances pour l’aménager à neuf ; on voulait une décoration du xviiie siècle, mais dans une note un peu sévère. Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/246 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/247 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/248 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/249 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/250 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/251 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/252 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/253 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/254 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/255 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/256 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/257 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/258 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/259 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/260 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/261 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/262 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/263 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/264 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/265 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/266 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/267 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/268 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/269 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/270 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/271 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/272 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/273 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/274 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/275 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/276 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/277 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/278 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/279 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/280 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/281 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/282 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/283 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/284 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/285 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/286 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/287 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/288 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/289 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/290 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/291 Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/292 contre un meuble, gagna un siège proche. Personne ne prit garde à sa petite défaillance. On était retourné au chevet de François. L’un des médecins étanchait un filet de sang qui s’échappait par la narine. Au bout de cinq minutes, Hélène rejoignit sa mère.

— Et Marcelle est morte sans doute ? dit celle-ci, les dents serrées.

— Non, rassure-toi, je t’expliquerai.

Sur la commode était la lettre d’adieu que François avait écrite à ses parens. Hélène la lut :

« Pardonnez-moi de quitter cette vie imbécile qui n’a ni sens, ni but, ni lumières. Je me suis trop ennuyé… »

Hélène pensait à cette enfance sans direction contre laquelle, si souvent, elle avait entendu la grand’mère murmurer. Pour s’être exonéré de toutes les données héréditaires sur la vie, que lui avait-on appris au malheureux enfant qui se mourait Là, ce soir ?

À ce moment, les médecins, voulant être seuls, renvoyèrent tout le monde. Pierre et Jenny Fontœuvre, hébétés, se retrouvèrent dans le corridor avec Hélène dont l’indignation se réveillait et bouillonnait secrètement :

— Et Marcelle, l’as-tu revue ? que sais-tu d’elle ?

— Marcelle ? répondit Hélène d’une voix qui s’étranglait ; Marcelle ? eh bien ! elle est avec son amant !

Colette Yver.

(La dernière partie an prochain numéro.)

  1. Copyright by Colette Yver 1912.
  2. Voyez la Revue des 1er et 15 octobre et 1er novembre.