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116 LA DIOPTRIQUE.

celle de l’autre, au moins ceux qui viennent de divers côtés ; car, pour ceux qui viennent d’un même côté, il est manifeste que ce n’est qu’au point brûlant marqué I qu’ils se croisent.

Vous pouvez remarquer aussi par occasion que les rayons du soleil ramassés par le verre elliptique ABC[1] doivent brûler avec plus de force qu’étant ramassés par l’hyperbolique DEF[2]. Car il ne faut pas seulement prendre garde aux rayons qui viennent du centre du soleil, comme GG, mais aussi à tous les autres qui, venant des autres points de sa superficie, n’ont pas sensiblement moins de force que ceux du centre ; en sorte que la violence de la chaleur qu’ils peuvent causer se doit mesurer par la grandeur du corps qui les assemble, comparée avec celle de l’espace où il les assemble : comme si le diamètre du verre ABC[3] est quatre fois plus grand que la distance qui est entre les points M et L, les rayons ramassés par ce verre doivent avoir seize fois plus de force que s’ils ne passoient que par un verre plat qui ne les détournât aucunement. Et, pourceque la distance qui est entre ces points M et L est plus ou moins grande, à raison de celle qui est entre eux et le verre ABC, ou autre tel corps qui fait que les raisons s’y assemblent sans que la grandeur du diamètre de ce corps y puisse rien ajouter, ni sa figure particu-

  1. Figure 54
  2. Figure 53
  3. Figure 54