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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/155

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DISCOURS DIXIÈME. 151

plus en plus jusques à ce qu’on eût trouvé par expérience la juste figure de celui qui rendroit cette lunette la plus parfaite qu’il soit possible et la mieux proportionnée à l’œil qui aurait à s’en servir. Car vous savez que ces verres doivent être un peu plus concaves pour ceux qui ont la vue courte que pour les autres. Or, ayant ainsi trouvé ce verre concave, d’autant que le même peut servir au même œil pour toute autre sorte de lunettes, il n’est plus besoin pour les lunettes qui servent à voir les objets inaccessibles, que de s’exercer à faire d’autres verres convexes qui doivent être posés plus loin du concave que le premier, et à en faire aussi par degrés qui doivent être posés de plus en plus loin jusques à la plus grande distance qu’il se pourra, et qui soient aussi plus grands à proportion. Mais notez que, d’autant que ces verres convexes doivent être posés plus loin des concaves et par conséquent aussi de l’œil, d’autant doivent-ils être taillés plus exactement, à cause que les mêmes défauts y détournent les rayons d’autant plus loin de l’endroit où ils doivent aller.


Comme si le verre F[1] détourne le rayon CF autant que le verre E détourne AE, en sorte que les angles AEG et CFH soient égaux, il est manifeste que CF, allant vers H, s’éloigne bien plus du point D où il irait sans cela, que AE ne fait du point B

  1. Figure 67.