Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DISCOURS HUITIÈME - Page 266

avisé d’en faire une fort grosse, afin de la pouvoir mieux examiner ; et ayant rempli d’eau, à cet effet, une grande fiole de verre toute ronde et fort transparente, fai trouvé que le soleil venant, par exemple, de la partie du ciel marquée AFZ[1], et mon œil étant·au point E, lorsque je mettais cette boule en l’endroit BCD, sa partie D me paraissait toute rouge et incomparablement plus éclatante que le reste,

et que, soit que je l’approchasse, soit que je la reculasse, et que je la misse à droite ou à gauche, ou même la fisse tourner en rond autour de ma tête, pourvu que la ligne DE fit toujours un angle d’environ 42 degrés avec la ligne EM, qu’il faut imaginer tendre du centre de l’œil vers celui du soleil, cette partie D paroissait toujours également rouge ; mais que sitôt que je faisais cet angle DEM tant soit peu plus grand, cette rougeur disparoissoit, et que si je le faisais un peu moindre, · elle ne disparoissoit pas du tout si à coup, mais se divisoit auparavant comme en deux parties moins brillantes, et dans lesquelles on voyait du jaune, du bleu et d’autres couleurs. Puis, regardant aussi vers l’endroit de cette boule qui est marqué K, j’ai aperçu que faisant l’angle KEM d’environ 52 degrés, cette partie K paroissoit aussi de couleur rouge, mais non pas si éclatante que D, et que, le faisant quelque peu plus grand, il y paroissait d’autres cou-(leurs)

  1. Figure 19