Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/494

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Fausse quinte { B à F, 384 à 270,
E à B, 288 à 202 ou 576 à 405.

Or ces nombres sont trop grands pour rendre un intervalle agréable aux oreilles, et n’ont pas des accords assez voisins, comme les autres, pour en emprunter la douceur : d’où vient qu’on doit éviter les dissonances dans la relation, principalement lorsque la musique est lente et sans diminution ; car en celle qu’on chante avec diminution l’oreille n’a pas le loisir d’apercevoir le défaut de ces dissonances, lequel paroît d’autant plus rude, qu’elles ont des quintes voisines, avec lesquelles l’oreille les comparant, on s’aperçoit plus aisément de leur imperfection par la douceur qu’ont les quintes. Nous finirons ici l’explication de toutes les propriétés du son, où il faut seulement remarquer, pour confirmer ce que nous avons dit ci-devant, que toute la diversité des sons à l’égard de l’aigu et du grave naît de ces nombres 2, 3 et 5 ; et que tous les nombres qui expliquent les degrés et les dissonances sont composés de ces trois seulement, par lesquels étant divisés, on les réduit à l’unité.

DE LA MANIÈRE DE COMPOSER, ET DES MODES.

On peut avoir appris du peu que nous avons dit que l’on peut composer une musique assez juste si on observe ces trois choses :