Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/252

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se rapportent au même degré, il est toujours utile de les parcourir par ordre. Cependant l’observa­tion du principe n’est pas ici si rigoureuse, et sou­vent sans connoître à fond toutes ces choses, seu­lement un petit nombre, ou même une seule d’elles, on pourra passer outre.

Cette règle suit nécessairement des raisons qui appuient la seconde. Cependant il ne faut pas croire qu’elle ne contienne rien de nouveau pour faire avancer la science, quoiqu’elle paroisse seu­lement nous détourner de l’étude de certaines choses, ni qu’elle n’expose aucune vérité, parcequ’elle paroît n’apprendre aux étudiants qu’à ne pas perdre leur temps, par le même motif à peu près que la seconde. Mais ceux qui connoissent par­faitement les sept règles précédentes, peuvent apprendre dans celle-ci comment en chaque science il leur est possible d’arriver au point de n’avoir plus rien à désirer. Celui, en effet, qui, dans la solution d’une difficulté, aura suivi exactement les premières règles, averti par celle-ci de s’arrêter quelque part, connoîtra qu’il n’est aucun moyen pour lui d’arriver à ce qu’il cherche, et cela non par la faute de son esprit, mais à cause de la nature de la difficulté ou de la condition hu­maine. Or, cette connoissance n’est pas une moindre science que celle qui nous éclaire sur la nature même des choses, et certes ce ne seroit pas faire