Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/295

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tout ce qui peut être connu en propositions sim­ples et en questions. Pour les propositions simples nous ne donnerons d’autres préceptes que ceux qui préparent l’entendement à voir distinctement et à étudier avec sagacité tous les objets quelconques, parceque ces propositions doivent se présenter spontanément et ne peuvent être cher­chées. C’est ce que nous avons fait dans nos douze premières règles, dans lesquelles nous croyons avoir montré tout ce qui, selon nous, peut fa­ciliter de quelque manière l’usage de la raison. Parmi les questions, les unes se comprennent fa­cilement, quoiqu’on en ignore la solution ; celles-là seules forment l’objet de nos douze règles sui­vantes : les autres ne se comprennent pas facile­ment ; nous leur consacrons douze autres règles. Cette division n’a pas été faite sans dessein ; elle a pour but de nous éviter de rien dire qui suppose la connoissance de ce qui suit, et de nous instruire d’abord de ce que nous regardons comme une étude préalable nécessaire à la culture de l’esprit. Il faut remarquer que, parmi les questions qui se comprennent facilement, nous n’admettons que celles où l’on perçoit distinctement ces trois choses, savoir, à quels signes ce qu’on cherche peut-il être reconnu quand il se présentera ? de quoi devons-nous précisément le déduire ? et com­ment faut-il prouver que ces deux choses dé-