Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/552

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inventait un corps d’animal se conformerait spontanément aux lois de la nature ; il construirait non une chimère mais un animal vrai, encore que non observable peut-être (cf. § 41 et voir aussi la fin du Scolie de la proposition 17, partie II de l’Ethique, où Spinoza conçoit la possibilité d’une imagination affranchie dont les produits attesteraient non l’imperfection mais la perfection de l’esprit).

§ 38. Le principe posé à la fin de ce paragraphe sera rappelé au paragraphe 60. Voir la note explicative.

§ 39. Cf. Pensées Métaphysiques (I, 1).

§ 41. a) Rapprocher de ce passage la définition de l’idée adéquate dans l’Ethique (II, déf. 4). Pour bien entendre le mot concernant la forme de la pensée vraie qui est contenue dans cette pensée même sans relation à d’autres, on le rapprochera de la définition donnée précédemment de la connaissance intuitive et (le ce qui est dit au paragraphe 29, et dans l’Ethique (II, prop. 43), de l’idée vraie, laquelle fait connaître elle-même sa vérité : verum index sui. Une pensée n’est point vraie parce qu’elle est en accord avec une autre pensée ; du moins ce n’est pas par cet accord que nous en connaissons la vérité quand nous nous élevons au plus haut degré de connaissance, elle est vraie en elle-même et par elle-même, absolute (Cf. Ethique, II, prop. 34). Il appartient à la nature d’une pensée d’être vraie ; si elle ne l’est point, c’est dans la mesure précise où elle n’est pas une véritable pensée, où elle n’est pas entièrement formée par l’esprit. Il est certain d’ailleurs qu’une pensée vraie a sa place parmi d’autres, car elle n’aurait pu être formée si l’ordre juste (ordo debitus) n’avait pas été suivi ; et elle soutient des rapports nécessaires avec ces autres pensées de même qu’avec les objets. Une idée vraie s’accorde avec son objet (Ethique, I, Axiome 6), parce qu’elle est vraie ; elle n’est point vraie parce quelle s’accorde avec lui. Il est certain aussi qu’une pensée véritable est active, féconde, automatiquement, c’est-à-dire spontanément, librement, productrice d’idées vraies (cf. le paragraphe 46 et voir la note explicative).

b) Rapprocher de la théorie, donnée à la fin du paragraphe de l’idée inadéquate, ce qui en est dit dans le Court Traité (II, chap. xv, § 4), et dans l’Ethique (II, prop. 17, scolie et 35, avec le scolie). Rapprocher ce qui est dit de l’idée abstraite et de la confusion qu’elle produit du scolie 1 de la proposition 40 (partie II) de l’Ethique.

§ 43. La correction de la page 262 consistant dans l’addition au texte du mot Dei (de Dieu) est justifiée, on l’observera, par ce