Qu’est-ce qu’elle a de rochers, de gorges, de crêtes, de pierres et d’endroits ravagés !
Maintenant, dit l’ingénieur en chef, vous allez voir le plus grand monstre qui peut sortir de la montagne. Le voilà ! »
Les enfants s’arrêtèrent pour regarder, dubitatifs. Tout ce qu’ils voyaient, c’est la rivière asséchée qu'on leur montrait, descendant la pente, remplie de galets secs.
« C’est le torrent, leur dit-il. Les loups, les ours, les lions, ne sont rien à côté du torrent. Ils provoquent de très petits dommages et ne font jamais grand chose contre les hommes.
« Mais le torrent chasse l’homme et le détruit, lui et sa descendance.
« Quand il se charge d’eau et déverse dans les champs toute cette caillasse que vous voyez, il étouffe les hommes, les vignes, les animaux et les villages entiers.
« Les hommes construisent des murailles et élèvent des barrages pour l’arrêter, mais c’est peine perdue. Un seul peut lutter contre un tel monstre. C’est l’arbre. »
— L’arbre ! firent les enfants incrédules.
— Connaissez-vous la force d’un arbre ? Avec ses racines il retient fermement le sol et les cailloux pour que les pluies n’emportent pas tout dans le torrent.
« L’arbre n’est pas seul à avoir cette force, il y a aussi les petits buissons, les ronces, l’yeuse, l’arbousier, et même le thym.
« C’est pour ça que les endroits couverts de végétation protègent les hommes des inondations.
« Par contre si nous brûlons et déracinons les arbres, alors