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Une petite branche sort de terre et en quarante, cinquante ans, elle donne ces grandes poutres.

Quels biens donnera tout ce bois aux hommes ! On en fera des maisons, des bateaux, des églises, des ponts. On en fera des voitures, des meubles, des boites, des tonneaux, des rames, des paniers, des livres.

Avec ce bois on fera mille choses, lourdes et légères, des plus grandes aux plus petites ; depuis le mât du bateau jusqu’aux petites pointes en bois pour agrafer nos chaussures.

Voilà ce que le soleil et la pluie ont façonné ! Ce que nous donne la forêt !


« Venez voir comment on transporte le bois » dit l’ingénieur.

Ils allèrent jusqu’au bord pour regarder en bas du précipice. Au fond ils voyaient la Roumèle. À partir de cet endroit la Roumèle avait beaucoup d’eau puisqu’elle arrivait tout droit de ses sources, sans se disperser nulle part.

Ils l’ont tous saluée en levant la main : « Salut, Roumèle ! Tu es toujours près de nous ! »

Du sommet où ils étaient, jusqu’au fleuve en bas, les bûcherons lançaient les troncs et les poutres et tout ça filait sur la paroi et descendait avec élan à la rivière.

À la rivière, à nouveau des bûcherons les récupéraient. Ils les jetaient au milieu et ils les guidaient pour avancer dans l’eau en les suivant sur la rive. Quand ils s’arrêtaient sur une pierre quelconque ou quand il s’en accumulait beaucoup, les bûcherons les aidaient à glisser plus loin.

Ainsi la Roumèle les emportait jusqu’à la plaine du bas, là où elle devient un fleuve large. Et de là encore lentement