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— Mais il est fait pour les lettres, Tonton Athanase, laisse-le.

— Qu’il prenne ses affaires, donc, et qu’il parte d’ici ?

— Oui, qu’il fasse toutes les classes.

— Toutes les classes ? Mais quoi ? Que j’en fasse un savant ?


Ils parlaient bien-sûr de Lambros. Les enfants veulent le prendre avec eux à l’école, qu’il y passe plusieurs années et qu’il apprenne bien les lettres. Pourquoi en faire un berger ?

Ils sont venus prier son papy de le laisser. Mais le papy s’est renfrogné. Alors Dimitrakis a ouvert le cahier de Lambros.

— Regarde papy, dit-il, comme il a appris à écrire. Ça ne fait que vingt-cinq jours qu’il a commencé l’alphabet. Et pourtant voilà où il en est !

— Qu’est-ce que c’est ça ? dit le papy, des lettres ?

— Oui, c’est l’écriture de Lambros ; il a écrit tout ça dernièrement, tout seul, de sa main et selon ses pensées.


Le vieil Athanase a levé la tête, arrangé ses sourcils blancs et pris le cahier dans les mains. Il le regardait à l’envers, mais par respect les enfants faisaient mine de ne pas l’avoir remarqué.

Il l’a regardé longtemps. Et au fond de lui-même, il était émerveillé d’avoir un petit-fils qui avait réussi à aligner toutes ces lettres.

— Qu’est-ce qu’il dit ici ? demanda-t-il.

Dimitrakis a pris le cahier et lui a lu les paroles que Lambros avait écrites tout seul avec des lettres grandes comme des haricots.