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Page:Τα ψηλά βουνά, 1918.djvu/63

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Il faut qu’ils l’apprennent à Lambros ! C’est le moment. Ce qui est appris est appris ; maintenant, ce soir.

« Ça suffit pour ce soir Lambros, lui dit Phanis. On n’apprend pas tout d’un coup. Maintenant il faut que tu lises la feuille tout seul, et dès demain on va voir ce que tu as retenu ».


28. Ce que Lambros a vu à la fin de la leçon.

Lambros a obéi comme un bon élève. Mais quand il a levé la tête de sa feuille et a regardé tout autour, il a bondi comme piqué par les guêpes.

Les chèvres avaient fui ! À peine avaient-elles compris que le berger avait l’esprit ailleurs, elles se sont éparpillées sur les hautes falaises.

Il en restait très peu en bas. La plupart s’étaient avancées en haut du grand rocher ; d’autres avaient disparu dans les crevasses, d’autres avaient escaladé sur les pierres.

Lambros en a vu cinq ou six, les plus folles, perchées tout en haut sur le sommet.

Au soleil couchant, alors que la lumière diminuait, on voyait leurs silhouettes noires sur le ciel, comme de l’encre sur le papier. De là-haut elles regardaient tranquillement Lambros, l’air de dire :

« Qu’est-ce que tu fais bien d’apprendre à lire ! » Alors le berger a commencé à courir comme un fou, à siffler, à jeter des cailloux.