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choses qu’il faut avoir si on part vivre dans la nature. Avec tout ça il est retourné à la cabane du malade.

Andréas et Dimitrakis avaient appris à faire les pansements. Le vieil Athanase en connaissait la technique, mais antiseptique il ne savait pas.

À eux trois, s’aidant l’un l’autre, ils ont pansé la tête du blessé comme il faut. Le vieil Athanase lui a donné un peu d’eau à boire et l’a allongé sur le matelas.


C’est alors qu’ils ont compris de qui il s’agissait. C’est celui qui tourne en ville pour vendre de l’origan, des câpres, des herbes et du goudron de pin. Soit à cause de leur trouble, soit à cause du peu de lumière, les enfants n’avaient pas reconnu tout de suite le pauvre Costas, le cueilleur des montagnes !

— Qu’est-ce qui se passe, Costas, qui t’a fait ça ?

— Ce sont ces monstres d’Yeusois. Il y en avait à nouveau deux, et ils frappaient à la hache un pin immense.

« Pourquoi, compatriote ? je lui dis. Qu’est-ce qu’il t’a fait ce pin ?

« Toi, occupe-toi de tes herbes, il m’a répondu.

« Mais enfin, je lui dis, vous détruisez une chose divine qu’il faut cinquante ans à remplacer. Vous les dé-boiseurs vous ravagez la forêt. Pourquoi vous ne respectez pas au moins le règlement ?

« Le règlement, il répond, c’est ce qui nous arrange. Tire-toi de là, toi et ton règlement.

« En disant ça l’un d’eux me menaçait avec sa hache. L’autre a ramassé par terre un morceau de bois et m’a frappé.

« Quand je suis revenu à moi j’ai regardé autour de moi, les deux s’étaient envolés. Ça devait finir par m’arriver.