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Page:Τα ψηλά βουνά, 1918.djvu/74

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Depuis vingt-cinq ans Costas vit grâce à la forêt sans lui faire de mal. Il est devenu cueilleur des montagnes. Il cueille et vend origan, lavande, thym et herbes rares aux pharmacies et en porte-à-porte.

Quand il passe en ville, son sac répand un sacré parfum !


36. Le pin écorché.

Le garde forestier est arrivé le soir.

Sa première tâche fut de descendre à l’endroit que lui montra Costas. Les enfants l’y suivirent. Pour la première fois ils virent un pin écorché.

Une entaille partait du milieu du tronc et descendait jusqu’aux racines. C’était une plaie ouverte, la plus grande plaie que l’on aurait pu imaginer ; elle ne se fermerait jamais. Et si elle avait voulu se fermer, d’autres coups de hache l’auraient maintenue ouverte.

Ils avaient presque déshabillé plusieurs pins. Ils avaient laissé sur le tronc bien peu d’écorce. C’était comme des carcasses suspendues. De ces écorchures coulait une résine blanche. La résine suivait une entaille et gouttait dans une cuvette creusée exprès dans le sol entre les racines des pins.

Un tel massacre pour la résine, pour les quelques drachmes que les Yeusois se mettraient dans la poche, s’ils la vendaient.


Les pins écorchés mourront en peu de temps. Ils tomberont