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« Ben voyons, même Costakis nous éclabousse maintenant ! » ont pensé les trois autres.

Ils se sont déshabillés aussi pour sauter à l’eau.

Le ravin leur renvoyait leurs rires et leurs cris en écho. Deux merles d’eau qui avaient eu peur au début sont revenus tout prêt se mouiller. Les platanes ont entremêlé leurs branches par-dessus pour faire un arc vert. L’eau était claire comme le diamant ; elle sortait du cœur de la montagne.

Roumèle, fraiche Roumèle !


« Et maintenant comment est-ce qu’on va se sécher ? » demande Costakis, une fois sorti de l’eau.

Bien-sûr ils n’avaient pas des serviettes avec eux. Ils sont donc allés auprès de celui qui sèche et réchauffe les pauvres et les démunis, le soleil.

Tout en restant au soleil, ils se frottaient vigoureusement la peau avec des feuilles de platane, de chêne et de lentisque. Ils se sont séchés ainsi et se sont rhabillés.

Leurs pensées n’avaient pas quitté la baignade ; ils ne pouvaient pas à l’oublier. Ils étaient devenus légers ; ils se sentaient eux-mêmes comme des feuilles, de l’eau, l’air.

Qu’est-ce qu’ils ont bien fait d’oser ! Mais tout ça grâce à qui ? À Merle-Panos.

« Venez, venez qu’on le soulève » ont-ils dit.

Ils l’ont soulevé haut en lui criant « Hourra ! »

La clochette de la mule qu’on entendait plus loin leur a rappelé qu’il était temps d’aller au moulin.