Page:391-No. 15 Le Pilhaou-Thibaou , 10 Jullet 1921.djvu/8

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Mon cher Confucius,



Il y a très longtemps que je ne l'ai donné de mes nouvelles, je m'en excuse, j'ai eu énormément à faire ces lemps derniers. Je peux le dire maintenant avec un grand plaisir que je comple aller le voir d'ici peu; mais le voyage est long et l'on ne sail jamais si l'on arrivera à bon port; aussi je veux dès à présent causer avec Loi, le donner quelques nouvelles : je voudrais Le raconter ce qui se passe ici mais... il ne se passe rien, ou du moins il se passe loujours la même chose : Jésus-Christ est un homme qui nous encombre depuis vingt siècles et il n'y à pas de raison pour que cela fin

Aujourd'hui, je suis passé par hasard dans une rue où se trouve un grand théâtre et j'ai apercu par; l'une des fenétres plusieurs représentations qui avaient certainement été conçues par des artistes peintre

i-dire par des singes ne nous donnant même pas le plaisir d'un véritable onanisme publie. Tout e: «spirituel » que veux-lu, la jalousie et l'esprit domineront loujours.





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Je crois, mon vieux, que Narcisse avail raison: pour lui, les feuilles des contributions représentaient la même chose que celles des cabinets ! Je te donne ma parole que la neige n'a jamais élé vierge, d'ailleurs la seule chose qui ne soil pas virginale, c'est la virginité! La jeunesse d'ici va au théâtre des Champs-Elysées sourire a des femmes qui ne sont pas jolies mais qui s'habillent avec un joli modernisme.….. Elles son! ain semblables aux représentations ! Les représentalions du théälre des Champs-Elysées ne sont que des ombri de revenants, décolorées par la fantaisie que donne l'intelligence parisienne.


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Je vais partir pour l'Espagne afin de m'acheter des bollines : à Barcelone elles ne sont pas chères et





sont admirablement failes, j'ai aussi un trés bon lailleur à Barcelone, el quels chapeaux on trouve là-bas!.… ? À Geci me Jail penser à un peintre que lu ne connais certainement pas : Pablo Picasso. Ce peintre s'est achelé %,,

5 Un chapeau avec lequel il sortirait volontiers chaque jour sans jamais le brosser, si sa femme ne lui deman- $° Ê dait de le jaire ! Il expose en ce moment rue la Boëlie, dans une pelile galerie-appartement où son ami T7 Rosemberg passe son lemps à remeltre de la poussière sur le chapeau en question el Picasso a l'air bien D# décidé maintenant à brosser son chapeau deux fois par jour ! Moi, c'est à ma maitresse que je demande de © È brosser mon chapeau ë Tu n'as jamais dû entendre parler non plus du dadaïsme, de « Dada » el pourtant, connaissant les idées & 3



je sais que lu pourrais faire parlie de ce mouvement dont je me suis séparé il y a quelque temp que les gens qui n'enlouraient là, me prenaient pour un ballon d'oxygëne ! Or, je liens à rester gros. « Les gens maigres sont comme les pantalons sans poches, on ne sail pas of mettre ses mains ! » Ainsi s'exprimait devant moi un vieux paysan français: au fond. moi j'ai horreur des mains, j'aime une main, deux mains, mais j'aime mieux aujourd'hui que demain ! — dirait mon ami Marcel Duchamp, que tu connais bien, lequel comme loi et Montaigne se couche lard! Te souviens-tu du temps où lous quatre à New-York, nous finissions nos nuits à G heures du malin, chez Walter-Conrad Arensberg: el qu'après avoir mangé trop de fraises à la crème, sur trop de whisky nous les déqueulions consciencieusement dans Broadway !

Je viens d'écrire un livre : « Jésus-Christ Rastaquouëre », livre dont ma mére n'aurail pas permis la lecture à sa fille, out en sachant fort bien que sa jülle était ma maitresse ! Tu vas sans doule me plaindre, mon cher Confucius, el pourtant suis-je à plaindre? Vois-lu, je ne suis pas comme lous nos amis qui veulent baptiser leurs chiens el même leurs poissons rouges. Cependant, loi, lu n'as pas élé baplisé el Lu mênes une bonne el joyeuse existence el depuis longtemps tu n'es plus malade. On n'a dit que lu apparte- nais à plusieurs sociélés de lempérance, est-ce possible ? Tu aurais lort, ce qu'il y a de pire dans le présent, c'est l'avenir el lu veux que l'avenir l'appartienne, puisque lu fais partie d'une sociélé de lempérance! Lorsque lu élais jeune — il y a une jeunesse, paraît-il — un livre de loi el un roman, cela ne faisait que deux livres. Maintenant, cher Confucius, après celle lellre, dois-je encore aller te voir ? J'ai parfois le pressentiment que lu n'es plus à la hauteur de ce que je m'imaginais el peut-être as-tu la même impression. mais vis-à-vis de moi-même ! Avant de me mettre en roule j'altendrai ta réponse, ce sera plus prudent, si tu allais ne pas me recevoir, croyant que je suis devenu. — de la part, ce serait bien amusant !

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Allons, peut-être à bientôt, mon cher Confucius.


Bécon-les-Bruyères, ? Juin 1921.