Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/103

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ton… il est assez long pour cela… Veux-tu ?

— Oui, oui, lui dis-je, tu me plais, je ferai tout ce que tu voudras, mais ne fatigue pas trop notre chère Valentine.

— Tu veux que je te la conserve, répliqua-t-elle en riant. Ne crains rien, ma chérie ! elle a dû te dire que c’était moi, au contraire, qui étais obligée de la modérer ; mais ce n’est pas l’envie qui me manque.

Tout en causant et en échangeant de menues caresses, le temps passait et nous entendîmes sonner la cloche.

— Voilà l’étude, nous dit Line, il faut que je me sauve ; adieu mes chéries. Thérèse, embrasse bien fort Cécile pour moi.

Et se penchant à mon oreille : « Tu sais comment ?… Et vous deux, faites encore une fois l’amour à ma santé !… »

Et elle se sauva.

— Voulez-vous venir un moment dans ma chambre ? me dit alors Berthe. Je suis libre jusqu’à six heures.

— Oui, je veux bien… allons-y !…

C’était à quelques pas, dans le même corridor. Dès que nous fûmes entrées, elle donna un tour de clef à la serrure : « Comme cela, dit-elle, nous ne serons pas dérangées. »

— Et si, par hasard, on venait frapper ?…

— Je répondrai que je m’habille.

En même temps, elle avait dégagé ses dessous, et me sauta au cou : « Est-ce que je vous plais vraiment ?… »

— Oui, beaucoup, lui répondis-je en la culbutant sur un petit lit où il n’y avait qu’un matelas sans draps.

Et je travaillai si bien la belle que deux fois de suite elle jouit à en mourir. Je te laisse à penser, ma chère Cécile, si elle me donna ensuite de tendres baisers pour me remercier.

Pendant qu’elle me reconduisait, je lui dis : « Sais-tu, petite amie, que tu es la plus heureuse des gougnottes : tu as tout un sérail à ta disposition. »

Elle eut un petit rire d’assentiment.

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