Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/12

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— Cher monsieur, me dit alors Dora en se levant sans le moindre embarras, permettez-moi de vous présenter ma meilleure amie, miss Flora Mac Dawell. Je l’aime comme une sœur… comme une maîtresse, ajouta-t-elle, avec un sourire un peu énigmatique. Ma chère Florie, continua Dora, M. Fonteney, ingénieur français, venu pour quelques mois dans l’Inde.

Nous nous saluâmes cérémonieusement. Dora reprit : « Ma bonne Florie, monsieur vient de me faire une déclaration… et m’a embrassée. »

— Oh ! fit celle-ci comme scandalisée.

— Et je crois que je ne me suis pas trop défendue… Monsieur sera notre ami, veux-tu ?…

Je regardai Flora, tout étonné, attendant sa réponse. Elle me tendit la main en riant : « Cher monsieur, dit-elle, je veux tout ce que veut Dora. »

— Alors, fit celle-ci en nous ramenant dans la partie sombre, embrassez-vous… comme nous, ajouta-t-elle en me regardant d’un air significatif.

Saisissant la jolie brune par la taille, j’allais l’embrasser à son tour sur la joue, pour commencer, quand elle tourna vers moi ses yeux langoureux et sa bouche sensuelle, dans laquelle je m’insinuai doucement, pendant qu’elle se renversait pâmée sur mon bras, mais en écartant plutôt, elle, le reste de son corps.

— Je vous laisse, nous dit alors Dora, faites connaissance un peu, mes amours… Au revoir, monsieur, nous nous reverrons.

Et elle se sauva, nous faisant un petit signe d’encouragement.

Cependant, mes baisers continuaient : j’étais revenu aux yeux noirs, qui avaient la douceur du velours et qui se fermaient sous mes lèvres : puis je redescendais à la bouche que l’on ne me disputait pas, et j’y faisais une caresse qui

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