Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/156

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Un sourire fut sa réponse : en même temps elle disait en bengali deux mots à Amalla, qui s’installait déjà sur ma bouche ; changeant aussitôt de position, elle se retourna, saisit mon priape à pleines lèvres, et nous commençâmes un double jeu que la chère enfant ne connaissait que de nom, mais qu’elle pratiqua, du premier coup, en maître. Au milieu de nos transports, Dora nous arrêta d’un geste ; « Arrêtez, mes chéris ; attendez, c’est trop vite fini… jouissez bien… vous êtes beaux… »

Et elle promenait du haut en bas sa main caressante sur le dos, les reins et les fesses de la mignonne. Quant à nous, nous ne ralentîmes nos mouvements que pour les activer bientôt, sous les yeux de Dora, aussi haletante que nous.

À peine eûmes-nous poussé le dernier soupir que, à ma grande surprise, Dora, faisant basculer Amalla, lui dit d’une voix entre-coupée : « Oh ! vous m’avez trop excitée… je n’en puis plus… Je veux te le faire aussi… Viens, vite, Amalla… »

Et comme la petite, ravie, portait la main à son conin pour s’essuyer, Dora la saisit : « Non, tiens, je veux te manger… »

Elle la dévorait déjà, et comme j’avançais la main pour chatouiller Amalla, elle me repoussa, et s’interrompant : « Non, non… rien que moi… laisse… »

Je courus me rafraîchir.

Lorsque je revins, Amalla, la bouche entr’ouverte, poussait des sons inarticulés. On eût dit que toutes deux avaient attendu mon retour, car à peine fus-je près d’elles que la petite sera la tête de Dora entre ses jambes et lui saisissant les cheveux de ses menottes crispés, cria : « Oh ! voilà… hou… hou… Oh ! maîtresse, que je vous aime !… »

Dora se releva, sauta au bas du lit en se passant la main sur les lèvres et me dit en courant : « Ma foi, il est aussi bon que celui de Flora… C’était exquis, et j’ai eu autant

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