Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à la marier.

Papa et maman me pressent d’aller les rejoindre à Nice. Cela m’ennuie de quitter Paris. L’arrivée de Gérard sera un bon prétexte pour rester ici. Cependant, il pourrait se faire qu’il voulût aller passer quarante-huit heures auprès de mes parents, qu’il aime comme les siens, et qui l’aiment aussi comme un fils. Dans ce cas, je l’accompagnerais, et naturellement Thérèse serait du voyage.

Celle-ci m’a conté son histoire : Issue d’une très honorable famille, elle fit d’assez bonnes études dans un lycée de jeunes filles, et c’est là qu’elle prit le goût des attouchements et des divertissements entre elles. À la suite de malheurs de famille et de diverses aventures que je te raconterai lorsque nous serons ensemble, elle fut obligée de se placer. En dernier lieu, elle était chez la Saint-Léon, qu’elle avait, malgré son expérience, prise pour une vraie baronne. Mais la richissime Esther N…, qui entretenait cette dernière, prit ombrage de Thérèse (je crois qu’elle avait bien raison) et exigea son renvoi. C’est alors qu’elle rentra chez moi, pour son bonheur et pour le mien, je l’espère.

Ta Cécile.
— 61 —