Aller au contenu

Page:Ackermann - Pensées d’une solitaire, 1903.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
IV
MADAME LOUISE ACKERMANN

Si c’était la bonté sous les cieux descendue,
Vers les infortunés la main toujours tendue ;
Si l’époux et l’enfant à ce cœur ont puisé ;
Si l’espoir de plusieurs sur elle est déposé,
Femmes, enviez-la ! Tandis que dans la foule
Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule
Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
Enviez-la ! Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
Que l’homme à son secours incessamment appelle,
Sa joie et son espoir, son rayon sous les cieux,
Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
Vers cette arche en danger de la famille humaine,
Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

Mme Ackermann est née à Paris le 30 novembre 1813. Dans une courte autobiographie, chef-d’œuvre de simplicité et de précision, elle raconte son enfance sauvage et concentrée, puis comment, alors que le génie de Lamartine et de Hugo provoquait l’attention universelle, sa vocation pour la lecture et l’étude se détermina.

Cette autobiographie, ainsi que les Pensées d’une Solitaire, parues en 1883 et presque aussitôt épuisées, la font connaître tout entière.

Ce n’est plus la révolte passionnée de ses