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Page:Ackermann - Pensées d’une solitaire, 1903.djvu/60

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D’UNE SOLITAIRE

n’engagerait que ses capitaux ; dans l’autre, c’est son âme qu’elle met en circulation à ses risques et périls.

Que d’esprits ont la vue basse ! Ce sont des myopes pour lesquels un opticien devrait bien inventer des lunettes. Il y en a même de tout à fait aveugles. À ceux-là il faudrait faire subir l’opération de la cataracte intellectuelle. Mais s’y soumettraient-ils ? Leur cécité leur est si chère !

Les beaux vers, c’est-à-dire ceux qui restent et ne mourront jamais, existaient de toute éternité. Les vrais, les grands poètes eux-mêmes ne les font point ; seulement ils savent les trouver.