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IRÈNE ET LES EUNUQUES

rait, pour la gloire de Byzance, et la fortune de ses légions.

Le serment du Vendredi-Saint fut renouvelé selon les mêmes termes. Irène se trouva toute-puissante, appuyée sur un parti solide. Disposé parfaitement en sa faveur, déjà, le peuple reçut des largesses considérables, fruit de l’avarice criminelle de la dynastie. Jean stipendia ses amis avec les trésors acquis jadis au prix d’iniquités nombreuses dont la foule gardait rancune. En sorte que cette conduite fut un heureux contraste avec les habitudes cupides des empereurs, sans que l’on s’aperçût qu’Irène accomplissait une simple et peu coûteuse restitution.

Elle eut grand soin de faire ces largesses en son propre nom, et d’écarter, dès le présent, la personnalité de son fils. D’abord les monnaies l’avaient représenté sous un visage niaisement ovale, et soutenant avec son père une croix double. De même, les pièces nouvelles le montrèrent soutenant avec sa mère une haute croix géminée. Cela seulement se modifia dans sa vie.

Irène sollicitait Anthusa de partager le pouvoir. La sainte s’y refusa. Cloîtrée elle attendit la mort et la béatification dans l’austérité monastique. Et l’impératrice domina, sans émule, servie par la modestie même de celle qui l’aidait encore à s’affermir sur le trône.

On put voir en peu de temps, comme les eunuques surpasseraient les espérances publiques.

Le pape Adrien Ier, qui sut préparer le Franc Karl