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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Dehors… commanda soudain le fausset de Pharès, dehors… Si tu ne veux être mis au frais dans les basses-fosses. Hors d’ici. Tous !

Ils obéirent. Des gardes repoussèrent la foule vers les gradins. Le pont fut vide en un instant. L’impératrice entrait. On la vit sortir du Cathisma à la suite de Constantin que la colère secouait. Maria d’Arménie essayait de le contenir. Mais l’empereur bouscula Pharès et marcha vers les gradins du peuple. Il tiraillait sa chasuble, violemment :

— En vérité, devant le peuple, ma mère, devant le peuple, je crierai cela.

Il écarta Pharès encore une fois :

— Toi, disparais ! Urne d’infamies ! ordure sous les deux espèces !

Maria qui perdait son voile bleu constellé ajouta doucement :

— Hâte-toi, Nicéphore ! Que l’on donne le signal de l’autre course. Byzance ne verra pas la colère de l’Autocrator, si le galop des quadriges accapare ses yeux !

Irène s’interposait entre Constantin et la foule lointaine :

— Ton peuple !…

— Au nom sacré du Christ !… hurla-t-il… Que Byzance voie ! Que Byzance juge ! Qu’on juge entre la mère qui ordonne aux eunuques d’insulter le fils, et ce fils, empereur des Romains. Ah ! l’empereur des Romains ! Écoute, Byzance… Écoute !

Il tenta de se montrer au peuple, malgré sa