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IRÈNE ET LES EUNUQUES

écorces de pastèques pleuvent aussi sur la honte des cochers vaincus…

Marie très amène, répondit :

— Théodote, tu es un joyau mis par le Iésous, sur le front de Byzance…

Le compliment fut corrigé par la rudesse d’Irène :

— Théodote, tu souffriras bientôt, car certains te veulent pervertir… Garde-toi !

— Ô Despoïna…, dit la jeune fille craintive…, que ton verbe ne mêle pas de mauvais présages à la joie du jour… Des cigognes ont passé à ma droite en criant…

— Cela signifie que ta fortune va grandir. Tu deviendras puissante, Théodote… promit Constantin.

— Contemple notre très pieuse Irène…, murmura le Drongaire de la Veille… Elle était seulement belle et la plus savante entre les vierges athéniennes. Cela suffît pour que l’aïeul de notre empereur la choisît, et qu’elle commandât aux princes de la Terre, sans qu’elle descendît d’une noble race.

— Je ne suis pas savante…, dit Théodote, modeste.

— Ni prudente… aggrava sévèrement Irène.

— Oh ! elle pleure, l’enfant…

C’était Marie qui se penchait affectueusement :

— Il ne faut pas la meurtrir avec des reproches… Théodote, on te pardonnera.

Constantin s’indigna :

— Vous ne lui pardonnerez pas sa grâce… parce qu’elle m’enchante et que vous me haïssez… vous.

Humblement, Marie crut devoir se justifier :