Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
IRÈNE ET LES EUNUQUES

Elle gémit :

— Il faut me croire… Laisse ouvrir le vantail.

Et lui, d’une voix tonnante :

— Non…

— Constantin…, pleurait Marie, on te l’assure…, le peuple t’acclame, là…

— Le pavois est dressé sur les épaules des scholaires pour porter ta Puissance au-devant d’Alexis…, affirma le vieil Eutychès.

L’empereur tapa du pied :

— Non, non, menteuses, menteuses. Oh ! il faut donc que ce soit, que mon sang se répande… Ô ma mère, souviens-toi, quand mon père Léon m’a confié aux dignitaires, comme tu me l’as conté…

— En qui donc aurait-il foi ?… gémissait Marie.

— Le Théos l’a rendu fou, fou, fou… Le Théos le punit, en le rendant fou ;… marmottait Irène les yeux fixés au sol.

Marie tendait les bras au ciel :

— Le Théos l’a rendu fou.

Irène interrogea l’icone :

— Théos, tu punis, en le rendant fou, mon pauvre fils ! Fou, fou… Constantin… Constantin !! Mais tu sais que je t’aime… Tu le sais… Rappelle-toi… petit enfant, je te portais dans mes bras, je te montrais au peuple du haut du Cathisma, dans l’Hippodrome, et tu emmêlais tes mains aux pierreries de mon camail… Et depuis encore…

Elle se leva, l’embrassa :