— Dis, Nicéphore, patrice impartial, comment ton ami Nicétas ne peut-il, avec les scholaires, enfoncer cette milice des barbares et délivrer notre Constantin ?
Nicéphore monte sur la borne. Le silence s’établit.
— Écoutez. Staurakios, de lui-même, a envoyé nos soldats hors de Byzance… Staurakios a désobéi à la très pieuse Irène. Il est maintenant le seul empereur des Romains… Je l’annonce. Avant peu, le héraut nous le criera devant le palais.
— Périssent les eunuques !… hurlent plusieurs.
Nicéphore les apaise.
— Gardez vos cris… Ils ne délivreront personne…
Une marchande rétorque :
— Ce n’est même plus l’esprit d’Irène qui conduit le bras des eunuques !
Son amie complète l’insinuation.
— La méchanceté des eunuques mène le bras de la Très Pieuse Irène…
On approuve.
— En effet…, appuie le voyageur…, quelle mère ordonnerait elle-même, aux bourreaux, de crever les yeux de son fils ?
— Peut-être ne sait-elle rien la Très Pieuse ?…
— Elle ne sait rien certainement…
La prudence de Nicéphore se ravise.
— D’une part, il est impossible que notre Très Pieuse Irène ait commandé les bourreaux, d’autre part notre Constantin avait péché…