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IRÈNE ET LES EUNUQUES

volumes, tant de héros combattirent, sans se convaincre de façon certaine. D’une part, je ne suis ni un savant évêque, ni un héros ; je le confesse volontiers. Je suis un d’entre vous, le plus humble… Or, que beaucoup de maux nous soient venus de ceux qui révèrent les images, cela, nul ne le contesterait. Mais, je vous le demande, hommes Byzantins, deviendrait-il juste à vos yeux de rompre, tout à coup, les promesses faites par les Sénatus-Consultes aux saintes personnes recluses par dévotion dans les cloîtres, aux bons évêques, à notre patriarche ? Qui oserait subitement démentir les paroles de l’empereur et de ses conseillers ? On pourra cependant convoquer les évêques en un nouveau concile. Alors la question sera réglée comme il convient à la nation romaine, et non pas, selon la mode des Barbares, au moyen de violences absurdes…

Des rumeurs d’approbation modérée couronnent son exorde. Mais Alexis rappelle l’objet de l’émeute :

— Des violences absurdes règlent une question derrière de ces murs.

Les mêmes rumeurs flatteuses auxquelles un rire frais se mêle, accueillent l’interruption. Et Nicéphore, ayant attendu le silence :

— Malheureusement, c’est pour cela, en vérité, que nous blâmons les eunuques et ceux qui gouvernent à la mode des Barbares. Or, je te le demande, Alexis, si nous voulons débarrasser l’État de ces pourvoyeurs du bourreau, n’importe-t-il pas d’abord de renoncer à l’imitation de leurs crimes ?…