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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Il retire son bonnet frisé.

Alexis remonte sur la base de la colonne :

— Le logothète a parlé sérieusement. Je ne contredirai point cela. Personne ne peut désespérer de Byzance.

— L’ours que voici, dames illustres… continue le bateleur, sans lui prêter attention… n’est pas un ours de la plèbe oursinière. Contemplant l’intelligence de sa physionomie, et la grâce parfaite de sa danse vous devinez, seigneurs, qu’il tire de race royale ses origines matérielles… Allons, Ahriman… saute… pour Byzance.

L’ours saute par-dessus un bâton.

Alexis profite du silence attentif pour reprendre.

— Cependant, Romains, le salut de l’État dépend de votre promptitude et de votre énergie… Il ne suffit pas de s’en remettre à la perspicacité du logothète. L’heure exige des cœurs virils, des mains promptes, des voix unies !

— Tous ces Persans… désire une bouquetière… ont des yeux magnifiques et les attaches fines…

Et une enfant heureuse :

— L’ours saute encore pour Byzance !

— Cet ours est vraiment bien poli. Il ressemble à Christophe, l’oncle muet, celui qui est emprisonné à Thérapia !

Alexis s’égosille :

— Le temps est venu, de savoir si vous laisserez Byzance aux Barbares, ou si, vous rappelant la gloire éternelle des aigles romaines…