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L’ARROSEUR

toutefois qu’elles le dégustassent aux cris mille fois répétés de : « Vive Pète-Sec ! »

C’était bien le moins !

À partir de ce jour, le redoutable Pète-Sec devint doux comme un troupeau de moutons. On lui aurait taillé une basane en pleine salle du rapport qu’il n’aurait rien dit.

Il s’abstint strictement de fréquenter les endroits vespéraux de Lisieux.

Seulement, quand ses vingt-huit jours furent finis, qu’il rentra chez lui, et qu’un personnel obséquieux s’empressa :

— Bonjour, mon lieutenant !… Comment ça va, mon lieutenant ?… Avez-vous fait un bon voyage, mon lieutenant ?

On payait le champagne.

Mon lieutenant, par-ci ! Mon lieutenant, par-là !

Anatole Duveau s’écria d’une voix sombre :

— Le premier qui m’appelle : Mon lieutenant, je le fous à la porte !