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L’ARROSEUR

Et si toutes les maisons de France étaient aussi prolifiques, notre beau pays pourrait, dans vingt-cinq ans, mettre en rang une armée de première ligne, dont le cocardier, Auguste Germain, mourrait d’orgueil, sûrement.

Un doute planait, pourtant, sur mon âme.

Pourquoi quatre naissances, à ce 7 de la rue Docteur-Chaussier, et seulement une dans tout le reste de Dijon ?

J’ai la manie du cœur net.

— Vous avez beau dire, la proportion ne me semblait pas équitable.

Je voulus en avoir le cœur net (j’ai la manie du cœur net, parfaitement net, jusqu’à, des fois, me le passer au tripoli).

Précisément, à Dijon même, sévit, en ce moment, un de mes bons amis, conseiller de préfecture.

Quand j’aurai ajouté que ce garçon pourrait bien passer sous-préfet plus tôt qu’on ne s’y attend, je croirai l’avoir suffisamment désigné.

« Mon ami, lui écrivis-je, sois assez bon pour m’expliquer, par retour du courrier, le mystère de la nativité du 29 octobre 1895, 7, rue Docteur-Chaussier, à Dijon (Côte-d’or), etc., etc. »

Il est probable que le courrier de Dijon était un peu souf-